TAKE ME HOME, ELEPHANT
?Elephant, take me home, to the place I belong, west of Chiang Mai, mountain mama, take me home, elephant?. Dans une forêt bordant un village de l?ethnie Karen, dans la région de Chiang Mai au Nord-Ouest de la Thaïlande, la mélodie de la chanson « Country Roads » vient recouvrir les bruits de feuillage et le son métallique d?une chaîne traînant sur le sol. Chompoo, l?éléphant, est tranquillement en quête de nourriture. Il est suivi de La Dee, son « Mahout », le gardien de l?animal. Employés dans divers camps de la région au fil des ans, l?homme et les 3 éléphants de sa famille ont été contraints l?année dernière de rentrer dans leur village, Huay Pakoot, faute d?emploi à cause de la pandémie et de l?effondrement du tourisme. Tous les jours, son beau père et lui vont à tour de rôle retrouver les animaux, qui vivent dans les forêts à proximité du village. La nuit, ils sont attachés avec des chaînes d'une dizaine de mètres, régulièrement déplacées et qui leur autorise un peu de liberté de mouvement, mais qui les empêchera d'aller abîmer les récoltes voisines. Les propriétaires se relaient chaque jour pour venir les détacher, les faire se laver dans un ruisseau et fourrager dans la forêt. Sans cette nourriture "gratuite", ils n'auraient pas les moyens de fournir les quelques 250kg par individu que les pachydermes consomment quotidiennement. Hormis quelques aides ponctuelles venant d'associations ou de la communauté, la seule source de revenu des deux hommes est maigre, et provient de la récolte du maïs dans champs alentours. Des champs qui autrefois constituaient des espaces forestiers supplémentaires pour les éléphants.
Malgré ce mode de vie précaire, La Dee observe que ses animaux ont paradoxalement de meilleures conditions de vie, et le jeune Thaï souhaite maintenant faire venir les visiteurs, malgré son manque de connaissance en informatique ou communication. Il débute en 2022 sa propre activité « Elephant Dream Project », et propose de venir visiter les éléphants dans leur lieu de vie, à proximité du village. « Mon rêve est de réussir à faire venir les touristes jusqu?ici, et si je réussis, j?espère pouvoir aider les autres propriétaires Karen à faire la même chose ». S'il obtient suffisamment de dons et réussit à attirer des visiteurs dans le village reculé, il pourra se dégager plus de temps pour s?occuper de ses animaux, qui auront alors une meilleure qualité de vie, et pourra ainsi rompre les chaînes qui le lient aux camps.
TAKE ME HOME, ELEPHANT
"Elephant, take me home, to the place I belong, west of Chiang Mai, mountain mama, take me home, elephant". In a forest bordering an ethnic Karen village in the Chiang Mai region of northwest Thailand, the melody of the song "Country Roads" drowns out the sounds of foliage and the metallic sound of a chain dragging on the ground. Chompoo, the elephant, is quietly searching for food. He is followed by La Dee, his 'Mahout', the animal's guardian. Employed in various camps in the region over the years, the man and his family of three elephants were forced to return to their village, Huay Pakoot, last year due to the lack of employment because of the pandemic and the collapse of tourism. Every day, he and his father-in-law take turns finding the animals, which live in the forests near the village. At night, they are tied up with chains of about ten meters, which are regularly moved and which allow them a little freedom of movement, but which will prevent them from damaging the neighbouring crops. The owners take turns every day to come and untie them, make them wash in a stream and forage in the forest. Without this "free" food, they would not have the means to provide the 250kg per individual that the pachyderms consume daily. Apart from some occasional help from associations or the community, the only source of income for the two men is meagre, and comes from harvesting maize in the surrounding fields. These fields used to provide additional forest space for the elephants.
Despite this precarious way of life, La Dee observes that his animals have paradoxically better living conditions, and the young Thai now wants to bring in visitors, despite his lack of computer or communication skills. In 2022, he started his own business, "Elephant Dream Project", and offers to visit the elephants in their living quarters, close to the village. "My dream is to bring tourists here, and if I succeed, I hope to help other Karen owners do the same. If he gets enough donations and succeeds in attracting visitors to the remote village, he will be able to free up more time to care for his animals, which will then have a better quality of life, and can break the chains that bind him to the camps.