The daily life of a Cam-Girl
Habituellement, le contenu produit par Khala est un peu plus enflammé.
Khala est Cam Girl à temps plein. Elle symbolise un des tabous les plus profonds de la société. Si ce métier provoque une gêne chez beaucoup de personnes, il n'en est pas moins devenu une vraie profession et source de revenus pour des milliers de filles, en France pour commencer, et mérite une attention particulière quant à cette mode du cybersexe, en particulier pendant le confinement.
Véritable entrepreneuse, Khala plonge dans ses journées qu'elle vit comme les JO du cyber-sexe, 7j/7.
Des posts-its sont collés sur la porte d'entrée, sur le miroir de la salle de bain, dans son studio de travail, il y en a partout. Après lui avoir poser la question, je comprends. Khala est atteinte de troubles de l'attention, elle est hyperactive (TDAH). Elle fait partie de ces cerveaux désordonnés mais pas moins brillants, qui doivent se ré-inventer chaque jour pour rester concentrés. Alors elle palie à tout ça avec ses posts-its, ses alarmes téléphone.
Son arrivée dans le monde du sex virtuel s'est fait progressivement. Sa famille connait son emploi du temps et ne veut pas en entendre parler mais la personne qui partage sa vie était là pour l'épauler quand elle a pris cette décision de vie.
Deux ans de live-show et des centaines de demandes insolites. « Une fois on m'a demandé une vidéo suicide, de me trancher la tête, ça excite certains.». Et lorsque je lui demande pourquoi elle ne signale pas ces personnes à la police, elle me réponds que ça n'est pas son rôle, elle n'est pas là pour les juger.
Son quotidien ferait palir les feignants. Réveil. Thé. Promener le Chien. Réponse aux messages de la veille. Statistiques. Veille concurrencielle et partage avec sa communauté. Puis maquillage, choix de la tenue du Jour, tournage et montage de vidéos commandées par ses abonnés, et enfin lives face caméra jusqu'à 3h du matin. Elle ne prend pas de vacances, la concurrence la guette, des milliers de filles de tous âges et de tous horizons font le même travail qu'elle.
Contrairement à ce qui se dit, la crise sanitaire et les confinements à répétitions ne lui ont pas permis de gagner plus d'abonnés, « parce qu'en vérité, les enfants sont à la maison, les femmes aussi, donc il y a moins d'hommes connectés. »
Khala a compris que partager le contenu de ses concurrentes pouvait être bénéfique. Les cam-girls ont leurs propres codes, leurs groupes privés pour communiquer, demander de nouveaux partages. Elles sont des milliers, en France et ailleurs. Les revenus varient entre un SMIC et peuvent monter jusqu'à 40 000 euros par mois pour celles qui ont plusieurs années d'expérience et de bons clients.
Son bureau (la chambre Rose) n'a rien avoir avec son lieu de vie. Le grand écart visuel est impressionnant. Le décor est girly - pink power et tout est fait pour la mettre en valeur auprès des connectés. En soutien-gorge et jupe courte face caméra, Khala tourne la vidéo du jour avant de la monter elle-même sur son ordinateur. Selon les commandes des clients, elle sait exactement quoi dire. Dès que le bouton rouge se met à clignoter, je découvre son côté théatral. Je ne la gêne pas. Elle joue son rôle comme une actrice de cinéma, en totale impro. Il ne lui faudra qu'une prise pour être satisfaite. Elle s'est formée seule à ce métier, qui doit regrouper des compétences en vidéo, photo, acting et stratégie digitale.
Lorsque la pause de midi arrive, elle enfile un tee-shirt, rejoint son conjoint dans la cuisine et l'aide à préparer le repas.
Dans la réalité, l'homme qui partage sa vie est ingénieur, diagnostiqué surdoué, à la maison pendant le confinement. Il avait déjà craqué sur Khala avant qu'elle ne devienne cam-girl, ils étaient dans la même équipe de roller derby. Il a suivi son ascension dans le monde du cyber-sexe, elle lui raconte absolument tout.
Khala mange devant la télé. Elle choisit une vidéo qu'elle apprécie pour occuper son attention. « Sans ça, je ne peux pas rester en place.». Après un petit temps calme avec son conjoint, elle nous dira « Faut que j'y aille. ». Les lives l'attendent, si elle veut fidéliser les derniers arrivés sur son compte, elle doit s'y remettre rapidement.
The daily life of a Cam-Girl
Usually, the content Khala produces is a little more fiery.
Khala is a full-time Cam Girl. She symbolizes one of the deepest taboos in society. If this job causes embarrassment to many people, it has nevertheless become a real profession and source of income for thousands of girls, in France to start with, and deserves a special attention regarding this cybersex fashion, especially during confinement.
Real entrepreneur, Khala dives into her days that she lives as the Olympics of cyber-sex, 7 days a week.
Post-its are stuck in front of the front door, on the bathroom mirror, in her work studio, they are everywhere. After asking her, I understand. Khala has attention deficit disorder, she is hyperactive (ADHD). She is one of those messy but no less brilliant brains, who have to re-invent themselves every day to stay focused. So she makes up for it with her posts-its, her phone alarms.
Her arrival in the world of virtual sex was gradual. Her family knows her schedule and doesn't want to hear about it but the person who shares her life was there to support her when she made this life decision.
Two years of live shows and hundreds of unusual requests. "Once I was asked for a suicide video, to cut my head off, it excites some people.". And when I ask her why she doesn't report these people to the police, she tells me that it's not her role, she's not there to judge them.
Her daily life would make the lazy ones flinch. Wake up. Tea. Walk the dog. Replying to the previous day's messages. Statistics. Competitive intelligence and sharing with her community. Then makeup, choosing the outfit of the day, shooting and editing videos ordered by her subscribers, and finally lives on camera until 4am. She doesn't take vacations, competition is waiting for her, thousands of girls of all ages and all backgrounds are doing the same job as her.
Contrary to what is said, the health crisis and repeated confinements have not allowed him to gain more subscribers, "because in truth, the children are at home, women too, so there are fewer men connected. "
Khala realized that sharing her competitors' content could be beneficial. The cam-girls have their own codes, their private groups to communicate, ask for new shares. They are thousands, in France and elsewhere. The incomes vary between one SMIC and can go up to 40 000 euros per month for those who have several years of experience and good customers.
Her office (the Pink Room) has nothing to do with her living space. The visual difference is impressive. The decor is girly - pink power and everything is done to highlight it to the connected. In bra and short skirt facing the camera, Khala shoots the video of the day before editing it herself on her computer. According to the orders of the customers, she knows exactly what to say. As soon as the red button starts flashing, I discover her theatrical side. I don't get in her way. She plays her part like a movie actress, in total improvisation. She only needs one take to be satisfied. She trained herself to this job, which must combine skills in video, photo, acting and digital strategy.
When the lunch break comes, she puts on a T-shirt, joins her partner in the kitchen and helps him prepare the meal.
In reality, the man who shares her life is an engineer, declared gifted since he was a child, at home during the confinement. He had already fallen for Khala before she became a cam-girl, they were on the same roller derby team. He followed her rise in the world of cyber-sex, she tells him absolutely everything.
Khala eats in front of the TV. She chooses a video she enjoys to occupy her attention. "Without it, I can't stay in place". After a little quiet time with her partner, she will tell us "I have to go. ". The lives are waiting for her, if she wants to keep the latest arrivals on her account, she must get back to it quickly.