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Pays-Bas - L'usine maudite de Dordrecht
Depuis la sortie du film Dark Waters en janvier 2020, le monde entier a pris connaissance des dangers liés à l'usine Dupont - maintenant Chemours- en Virginie, et des incidents sur la santé de la fabrication du téflon : maladie auto immunes, cancers.. Les produits chimiques utilisés pour fabriquer ce matériel anti adhésif sont extrèmement nocifs pour la sant".
Aux Pays-Bas, cette même entreprise a également une usine qui fabrique du Téflon depuis une cinquantaine d'années dans la ville de Dordrecht. Façonné d'abord au C8 (ou acide perfluorooctanoïque), produit chimique dangereux pour la santé et classé en Europe comme « substance extrèmement préoccupante » dans le règlement du REACH (Enregistrement, évaluation, autorisation et restriction des substances chimiques), la fabrication du Téflon a duré de nombreuses années sans être questionnée. En 2017, la commission européenne a également annoncé la fin de sa fabrication et commercialisation à partir du 4 juillet 2020. En amont de ces interdictions, Chemours a anticipé l'arrêt total du C8 en 2012 et l'a remplacé par le GenX. Substance tout autant dangereuse et toxique pour l'homme selon l'Agence de Protection Environnementale mais qui persiste moins longtemps dans le corps humain, d'après le docteur Jacob De Boer.
L'usine à Dordrecht n'en reste pas moins inquiètante pour ses habitants et travailleurs. Selon des études menées par le RIVM (l'Institut national de Santé Publique et de l'Environnement ) et l'universite? d'Amsterdam, l'eau, l'air et les sols aux alentours de l'usine relèvent d"un taux important de C8 toujours présent, et dorénavant d'un taux de GenX. Chose encore plus étonnante, une arme chimique de guerre, le perfluoroisobutene, émane également de l'usine de Chemours et se rejette dans le ciel. Ce gaz peut tuer directement un être humain. Ainsi les 120 000 habitants de Dordrecht et ses environs sont empoisonnés, et ce depuis des années, par l'usine. Ils sont aujourd'hui des centaines à porter plainte, et à se battre contre des maladies qui les tuent à petit feux. Voisins, ancien travailleurs, enfants, ils sont nombreux à être affectés par les maladies auto-immunes et cancers. Ils veulent aujourd'hui un sentiment de justice.
L'usine n'est pas à son premier combat contre l'adversité des habitants de Dordrecht. Dans les années 70, Chemours produisait du Lycra et employait plus d'une centaine de femmes. Un des produits utilisé pour sa fabrication le DMAc était reconnu toxique, dans l'usine il gouttait des machines sur la peau des femmes directement. Toutes ces femmes ont subies des problèmes de grossesses : perte de l'enfant, malformation à la naissance, autisme. De nombreuses ont porté plainte et continuent aujourd'hui car une enquète du ministère des Affaires sociales et de l'emploi a bien révélé que l'usine était au courant des propriétés dangereuses du DMAc. Après ce scandale, l'usine continue l'utilisation de produits chimiques tout en se dédouanant de sa responsabilité. De nombreuses maladies différentes proviennent des substances chimiques utilisées par Chemours, il est ainsi très difficile pour les malade d'avoir gain de cause.
Non seulement cette entreprise continue de rejeter des molécules toxiques dans l'air, mais ses déchets toxiques disparaissent. C'est sans doute la plus grande inquiétude des scientifiques. A l'heure actuelle, ni l'état néerlandais ni l'usine ne peuvent répondre à la question, où vont les déchets du GenX ? Ils ne sont disposés aux Pays-Bas, car depuis quelques années, des lois interdisent d'enfouir ou brûler un bon nombre de déchets de produits chimiques dans le pays. D'abord transporté en Italie, dans l'usine Mileni Spa, en Venetie, puis brûlé à une haute température, les déchets toxiques avaient bien un fin. Sauf que depuis 2017, l'usine en Italie a fermé, et les déchets iraient -car personne ne peut attester ni confirmer- aux Texas aux Etats-Unis. Les scientifiques tels que Jacob De Boer sont inquiets. Le rejet de Gen X dans la nature est très dangereux pour l'homme, alors où vont les déchets - 90 tonnes mètriques- de l'usine de Dordrecht et pourquoi personne ne leur réponds ?
Netherlands - The cursed factory in Dordrecht
Since the release of the film Dark Waters in January 2020, the world has become aware of the dangers associated with the Dupont - now Chemours - plant in Virginia, and the health incidents associated with the manufacture of Teflon: autoimmune diseases, cancers. The chemicals used to manufacture this anti-adhesive material are extremely harmful to health.
In the Netherlands, the same company also has a factory that has been manufacturing Teflon for about 50 years in the city of Dordrecht. Initially manufactured with C8 (or perfluorooctanoic acid), a chemical that is hazardous to health and classified in Europe as a 'substance of very high concern' in the REACH (Registration, Evaluation, Authorisation and Restriction of Chemicals) regulation, the manufacture of Teflon went on for many years without being questioned. In 2017, the European Commission also announced the end of its manufacture and marketing from 4 July 2020. In advance of these bans, Chemours anticipated the total cessation of C8 in 2012 and replaced it with GenX. This substance is just as dangerous and toxic for humans according to the Environmental Protection Agency, but does not persist in the human body as long, according to Dr Jacob De Boer.
The factory in Dordrecht is still a concern for its inhabitants and workers. According to studies conducted by the RIVM (National Institute for Public Health and the Environment) and the University of Amsterdam, the water, air and soil in the vicinity of the plant still contain high levels of C8 and now GenX. Even more surprisingly, a chemical weapon of war, perfluoroisobutene, also emanates from the Chemours plant and is released into the sky. This gas can directly kill a human being. The 120,000 inhabitants of Dordrecht and its surroundings have been poisoned by the factory for years. Hundreds of them are now filing complaints and fighting against diseases that are killing them slowly. Neighbours, former workers, children, many are affected by autoimmune diseases and cancers. Today they want a sense of justice.
This is not the factory's first battle against the adversity of the people of Dordrecht. In the 1970s, Chemours produced Lycra and employed over a hundred women. One of the products used in its production, DMAc, was known to be toxic, and in the factory it dripped from the machines directly onto the women's skin. All these women suffered problems during their pregnancies: loss of the child, birth defects, autism. Many of them filed complaints and continue to do so today because an investigation by the Ministry of Social Affairs and Employment revealed that the factory was aware of the dangerous properties of DMAc. After this scandal, the factory continues to use chemicals while denying its responsibility. Many different illnesses are caused by the chemicals used by Chemours, making it very difficult for patients to win their case.
Not only does this company continue to release toxic molecules into the air, but its toxic waste disappears. This is probably the greatest concern of scientists. At present, neither the Dutch government nor the plant can answer the question, where does the waste from GenX go? It is not being disposed of in the Netherlands, because for some years now, laws have prohibited the burial or burning of a lot of chemical waste in the country. First transported to Italy, to the Mileni Spa plant in Veneto, and then burned at a high temperature, the toxic waste had a purpose. Except that since 2017, the plant in Italy has closed, and the waste would -because no one can attest or confirm- go to Texas in the United States. Scientists like Jacob De Boer are worried. The release of Gen X into nature is very dangerous for humans, so where does the waste - 90 metric tons - from the Dordrecht plant go and why is no one answering them?