Septième
J’ai travaillé à partir du texte de Madeline Roth pour un projet d’édition chez Où sont les enfants. Le principe de la collection étant de faire un « roman photographique », dans un dialogue permanent du texte et des images. Je lis et relis ce texte, et déjà, des images apparaissent. Des paysages, beaucoup, pour que l’image ne vienne pas illustrer les mots, mais les gonfler, leur donner un espace de résonance. Je tente de photographier les images mentales qui font surface, sans plus revenir vers le texte. Et je me laisse emporter par ces fragments de paysages ou de corps à fleur de peau, ces lumières teintées par la nuit. Dès le départ, une envie de ne pas incarner les personnages, qu’ils restent dans l’ombre, à l’abri du texte. Elle a choisi de ne pas trop en dire, je choisis de ne pas montrer. Des images comme une amorce seulement, libres, fugaces ; des images en fuite. « Elle a dû courir les pieds nus dans les talus s’arracher la peau aux rochers pour finir transie de froid derrière la chapelle, à prier pour que la mort l’emmène. Et puis elle est rentrée. Parce que pendant toutes ces années, Laura s’est accrochée. Quelque chose qui est peut-être un peu d’amour un peu d’espoir l’a tenue en vie. Quelque chose qui s’est essoufflé pendant dix ans et qui a fini par s’écrouler, parce qu’il n’y avait plus rien. » Madeline Roth Septième
Septième
J’ai travaillé à partir du texte de Madeline Roth pour un projet d’édition chez Où sont les enfants. Le principe de la collection étant de faire un « roman photographique », dans un dialogue permanent du texte et des images. Je lis et relis ce texte, et déjà, des images apparaissent. Des paysages, beaucoup, pour que l’image ne vienne pas illustrer les mots, mais les gonfler, leur donner un espace de résonance. Je tente de photographier les images mentales qui font surface, sans plus revenir vers le texte. Et je me laisse emporter par ces fragments de paysages ou de corps à fleur de peau, ces lumières teintées par la nuit. Dès le départ, une envie de ne pas incarner les personnages, qu’ils restent dans l’ombre, à l’abri du texte. Elle a choisi de ne pas trop en dire, je choisis de ne pas montrer. Des images comme une amorce seulement, libres, fugaces ; des images en fuite. « Elle a dû courir les pieds nus dans les talus s’arracher la peau aux rochers pour finir transie de froid derrière la chapelle, à prier pour que la mort l’emmène. Et puis elle est rentrée. Parce que pendant toutes ces années, Laura s’est accrochée. Quelque chose qui est peut-être un peu d’amour un peu d’espoir l’a tenue en vie. Quelque chose qui s’est essoufflé pendant dix ans et qui a fini par s’écrouler, parce qu’il n’y avait plus rien. » Madeline Roth Septième