KYOTO MOOD
Kyoto s’étire, entre le vacarme des moteurs et la légèreté des cerisiers en fleurs. Les femmes en kimono traversent les rues comme des touches de couleur dans un tableau trop sage. Elles glissent sans bruit, immobiles en mouvement, flottant au-dessus de la ville, figées dans une époque qui leur échappe. Kyoto, un monde en suspens, à la fois figé et en perpétuelle transformation. Une ville en tension, entre un passé qui refuse de disparaître et un présent qui hurle son besoin de changement.
Je m’arrête. Les Japonais, dans leur discrétion, semblent ignorer le monde qui les entoure. Peu importe. À Kyoto, chaque pavé, chaque temple est une invitation à regarder différemment. La ville ne crie pas, elle chuchote. Et pourtant, elle s’impose. Parce qu'elle est là, chaque instant, entre tradition et modernité, entre ces deux mondes qui ne cessent de se croiser, de s’interroger sans jamais se percuter.
Les jeunes, eux, ne perdent pas de temps. La génération connectée, celle qui envoie des messages instantanés tout en portant des kimonos vintage, celle qui reste rivée à ses écrans tout en gardant en mémoire le respect des anciens. Ils jonglent entre la frénésie des rues commerçantes et la contemplation des jardins zen. Entre l'impulsion du moment et l'héritage. Kyoto n’est pas une ville figée dans le temps. Elle est un instant suspendu, une poésie du quotidien où l’ancien et le nouveau ne se confrontent pas mais se frôlent, se questionnent, se cherchent.
KYOTO MOOD
Sometimes reality exceeds fiction.
In this month of April 2023, the poetry of Kyoto spreads like electric filaments in the streets of the city where the colors worn by the women mix with the perfume of the cherry trees in bloom and the roar of the traffic jams.
And then a park, a temple, suddenly perched at the top of an alley. Silence, beauty, grace.
With my cinematographic references, from Lost in Translation to In the Mood for Love to the Asada family, I seemed to cross the wall of virtual images like a ghost to plunge into an even more beautiful and surprising reality. The fusion is constantly omnipresent between tradition and modernity, the total purification and the excess of frills. But always the beauty that caresses us with delicacy.
A youth that does not ask itself the question "has-been or super-hip", they are all at the same time, borrowing from their memory and their future, surfing ceaselessly on the shores of excess with the refinement and the delight of a spring breeze.
So I let myself be carried by the mood of Kyoto