LES BOXEURS FACE AU 2E CONFINEMENT
La Covid-19 a bouleversé le monde du sport en 2020 et continue de l'affecter profondément en 2021. Sport de contact, la boxe figure parmi les activités les plus durement touchées, d?autant plus que si des mesures permettent aux sportifs professionnels de continuer à s'entraîner, de nombreux boxeurs de haut niveau n'ont que le statut d'amateurs. Par exemple, la boxe olympique ne permet qu'aux amateurs de concourir. La boxe est de plus un sport nécessitant un entraînement particulièrement intense. Elle est ainsi classée comme sport olympique le plus dur d'après ESPN. Des athlètes d'une discipline particulièrement exigeante se retrouvent donc privés de leurs moyens d'entraînement habituels tels que cadre de la salle, l'accès à son matériel, les possibilités de sparring. La suspension de toutes les compétitions amateur est également un frein à la motivation des boxeurs. Maintenir son poids de forme, travailler son cardio et ses automatismes alors qu'aucun combat ne se profile à l'horizon demande de puiser dans ses ressources mentales encore davantage qu'à l'accoutumée. L'absence de dynamique de groupe est également pénalisante.
La présente série photographique s'attache donc à montrer comment des boxeurs de différents profils poursuivent leur entraînement durant le deuxième confinement (30 octobre - 14 décembre) en faisant preuve d'abnégation et aussi parfois de créativité. Le photographe a pour cela travaillé avec les boxeurs du Ring Olympique Compiègnois, club qui compte le plus grand nombre d'adhérents en France (https://www.boxe-compiegne.fr/), avec la présence dans ses rangs de professionnels et d'amateurs de haut niveau mais aussi de bon nombre de boxeurs loisir. En suivant 11 boxeurs de profils différents, on s'aperçoit que les obstacles rencontrés sont variés et que les solutions peuvent être assez imaginatives. Principal entraîneur du club, Philippe Delarue a mis en place un système de séances live sur instagram pour garder les adhérents motivés et maintenir son lien avec eux : deux fois par semaine un entraînement physique est proposé, ce qui est aussi l'occasion d'échanger quelques messages en suant ensemble à distance. Son frère jumeau Bernard, boxeur professionnel, peut s'entraîner à la salle mais se retrouve sans sparring-partner, puisque le club ne compte pas de deuxième professionnel dans sa catégorie de poids. Certains boxeurs du club se sont retrouvés confinés dans des logements exigus. C'est le cas d'Eloi, enfermé dans les quelques mètres carrés de sa chambre de résidence universitaire encombrée par le matériel de musculation au point qu'il doive déplacer certaines haltères et certains meubles lorsqu'il veut s'entraîner. A l'inverse, Johan, inscrit en STAPS et qui commence à entraîner les jeunes du club, dispose d'un jardin, d'un garage et d'un matériel important. Il essaie également de transmettre sa motivation aux autres compétiteurs amateurs du club en leur concoctant des programmes d'entraînement. Dans une telle situation, les boxeurs essaient de recourir au maximum aux séances en extérieur mais ne sont pas non plus logés à la même enseigne en fonction de leur distance à la forêt ou une piste d'athlétisme. Confiné dans l'appartement familial de la cité du Clos des Roses, le boxeur d'origine russe Miron se plaint du manque d'air plus encore que du manque d'espace alors qu'il enchaîne les exercices dans sa chambre, fenêtre ouverte par une température de deux degrès. Malgré sa motivation, il s'écarte dangereusement de son poids de compétition. Grand espoir du club et frère cadet des jumeaux Delarue, Rudy avait embauché un préparateur physique pour l'accompagner dans sa préparation des championnats de France et a vu tous ses plans voler en éclat avec l'annulation des compétitions. Marinha, elle, a commencé à aménager une salle d'entraînement dans son grenier et retrouve peu à peu de la motivation pour mettre ses gants. D'autres ont aussi acquis de l'équipement après le premier confinement, anticipant des difficultés prolongées. Reste aussi l'improvisation : boxeur atypique de 46 ans, Christophe se montre parfois créatif lorsqu'il s'entraîne en ville. La grille d'un jardin d'enfants peut servir de support pour des exercices de renforcement. La signalétique routière au sol peut servir de repères visuels pour travailler des déplacements en imaginant le cadre du ring...
En dépit de tels efforts et d'une grande détermination, le moral ne s'améliore pas vraiment alors que le passage du confinement au couvre-feu n'a pas vraiment changé les choses puisque les clubs sont toujours fermés. Pire encore, un troisième confinement est actuellement en débat...
BOXERS COPING WITH THE SECOND COVID-19 LOCKDOWN
Covid-19 has been deeply affecting sports since its 2020 outbreak in France. Contact sports like boxing have been hit especially hard. During the second lockdown (October 30th - December 14th), professional athletes were allowed to train, but professional boxing is only one part of high-level boxing. Many high-level boxers are only amateurs, especially since olympic boxing is only open to amateurs. Boxing training is very intense. According to ESPN, boxing is the toughest olympic sport. Athletes of a particularly demanding sport are therefore deprived of proper training conditions. Gyms are closed and sparring is forbidden. The cancellation of all amateur competitions has a big impact on boxers' motivation. Watching one's weight, working on cardio and reflexes without the clear goal of a fight requires even more determination. The absence of group training and dynamics is also a challenge for boxers.
This series of pictures shows how boxers struggle to find solutions to keep on training during the second lockdown in France, with resilience and ingeniousness. The photographer worked with 11 boxers of Ring Olympique Compiègnois, the boxing club which has the most members in France, including professional and high-level amateur boxer face various obstacles and find different solutions to them. Philippe Delarue, ROC's main coach oragnizes live training sessions on instagram twice a week so boxers keep fit and motivated. His twin brother Bernard, who is a professional boxer, can train at the gym but without a sparring partner since there is no other professional boxers in his weight class at ROC. Some boxers have to spend the lockdown in small and uncomfortable flats, like Eloi, whose student flat is so filled with training that he has to move some weights when he wants to use some others to workout. On the contrary, Johan, who starts coaching kids at ROC and studies sports has a garden and a well-equipped garage. He also designed training plans for the other boxers who are involved in amateur competitions. Boxers try to train outside as much as allowed, but depending on their distance to the forest or to a stadium, things can be more or less convenient. Miron is an amateur boxer who lives in the tough Clos des Roses neighborhood. He spent lockdown in his family's flat and complains about the lack of air while training, even if he keeps his room's window open while training. Despite all his efforts, he also struggles with his weight. A very promising amateur boxer, Rudy Delarue, who is Philippe and Bernard?s younger brother had hired a personal coach to prepare for the French championships. Covid-19 shattered his plans and dreams. Marinha, who also competes, has created a training room is her attic and starts resuming training. Some boxers had purchased training gear after the first lockdown, in fear of a second one. Improvisation is also a way. Despite being 46, Christophe competes as an amateur. He can use the iron gate of a kids' park to workout or shadowbox on an empty road, using painted road signs on the ground to imagine the way he would move in a real boxing ring...
But even with lots of efforts and great determination, morale is affected since the current curfew has not improved things (gyms are still closed) and a third lockdown could happen.