Génération(s) Mercure
Tristement célèbre, pour sa tradition de chasse: le Grindadráp de globicéphales noir «globicephala melas», je me suis rendu compte qu'outre cette pratique (datant pour les premières traces du XVI ème siècle) encore justifiée mais à contrario voué à disparaitre est une des bases de l'Histoire de ce territoire. Les Féroé ont pendant plusieurs siècles été dépendants de cette viande et cette chasse est devenue au fil du temps une tradition synonyme de survie. Dans ce territoire extrême en hiver et les sources de nourriture étant rares, les Féroïens effectuaient leurs réserves de nourritures durant la période d'été avec de la viande de globicéphale, de dauphin, de mouton et de poisson qu'il font pour la majorité du temps fermenter afin de la conserver plus longtemps.
Autour de ce sujet une question alimentaire et écologique en découle: cette viande de globicéphale est la cause de plusieurs problèmes qui affectent de divers degrés la population de cet archipel. En effet elle est polluée au mercure (Hg) un métal lourd très toxique que l'on retrouve également dans la nature de façon fréquente mais à des niveaux de concentration très bas. La pollution de cette viande découle principalement des activités humaines via l'orpaillage utilisant le mercure comme séparateur ou diverses industries. Du haut de la chaine alimentaire, ce mammifère de presque une demi-tonne qu'est le globicéphale se nourrit fatalement de poissons déjà très légèrement pollués, il devient alors une éponge à mercure.
Cette constatation et ce lien avec cette viande a été prouvée par la génération 1986-87 avec les recherches Pál Weihe, un scientifique Féroïen qui suit et teste depuis 35 ans au travers du sang et des cheveux des habitants la concentration en mercure au sein de leur organisme. Encore aujourd'hui, il suit plus de 3 000 personnes aux Féroé (6% de la population). Grâce à ses recherches, il en est arrivé à la conclusion que cette viande n'est pas (ou n'est plus car on ne sait pas depuis quand elle l'est) bénéfique pour l'Homme et surtout qu'elle est très dangereuse pour les femmes enceintes et les enfants. Elle peut provoquer des malformations à la fois cardiaques mais aussi au niveau du système nerveux.
Sociologiquement, un déchirement dans la population se crée entre tradition ancrée et prise de conscience. Ses recherches et ses conclusions ont été, en effet, mal accueillies à l'époque. Cependant une prise de conscience a déjà été faite, les femmes enceintes n'en consomment plus, par conséquent les enfants non plus. La nouvelle génération grandit peu avec cette viande et l'idée de la chasser leur parait lointaine. Toutefois, en parallèle et de façon paradoxale, un nouveau mouvement apparait dans cette jeune génération qui prend en considération le fait de manger local avec une viande qui a vécu libre est éthiquement meilleur que de la viande importée par bateau et contaminé aux antibiotiques. D'un côté, les Féroïens ne dépendent plus de cette viande pour leur survie mais de l'autre elle reste ancrée dans les moeurs de chacun.
NOTE :
La volonté de ce sujet est d'informer une audience de façon neutre sur les aspects scientifiques, biologiques et sociaux de cette chasse qui nous apparait, avec les informations qui nous parviennent comme brutale, violente et mettant en danger d'extinction l'espèce chassée. Malheureusement beaucoup de choses sont à clarifier. D'un côté, les Féroïens ne sont pas transparents sur leur pratique de chasse mais de l'autre des activistes n'hésitent pas à montrer uniquement le côté violent avec souvent de la désinformation qui parvient jusque dans nos médias. Établir un portrait de cette pratique semble essentiel, en débattre et remettre en question notre perception ainsi que de nos habitudes alimentaires parait actuel dans la période que nous traversons.
Mercury Generation(s)
Sadly famous, for its hunting tradition: the Grindadráp of pilot whales "globicephala melas", I realized that in addition to this practice (dating for the first traces of the XVI th century) still justified but on the contrary doomed to disappear is a bases of the history of this territory. The Faroes have for centuries been dependent on this meat and over time this hunt has become a tradition synonymous with survival. In this extreme territory in winter and food sources being rare, the Faroese made their food reserves during the summer period with pilot whale, dolphin, mutton and fish meat that they make for the majority of the time to ferment in order to keep it longer.
Around this subject a food and ecological question arises: this pilot whale meat is the cause of several problems which affect to varying degrees the population of this archipelago. Indeed it is polluted with mercury (Hg) a very toxic heavy metal that is also found in nature frequently but at very low concentration levels. The pollution of this meat comes mainly from human activities via gold panning using mercury as a separator or various industries. From the top of the food chain, this mammal of almost half a ton that is the pilot whale inevitably feeds on already very slightly polluted fish, it then becomes a mercury sponge.
This observation and this link with this meat has been proven by the 1986-87 generation with research by Pál Weihe, a Faroese scientist who has been following and testing for 35 years through the blood and hair of the inhabitants the mercury concentration within their body. Even today, he follows more than 3,000 people in the Faroes (6% of the population). Thanks to his research, he came to the conclusion that this meat is not (or is no longer because we do not know since when it has been) beneficial for humans and above all that it is very dangerous. for pregnant women and children. It can cause both heart and nervous system malformations.
Sociologically, a split in the population is created between rooted tradition and awareness. His research and conclusions were, indeed, poorly received at the time. However, an awareness has already been made that pregnant women no longer consume it, and therefore neither do children. The new generation grows little with this meat and the idea of hunting it seems remote to them. However, in parallel and in a paradoxical way, a new movement appears in this young generation which takes into consideration the fact of eating local with meat that has lived free is ethically better than meat imported by boat and contaminated with antibiotics. On the one hand, the Faroese no longer depend on this meat for their survival, but on the other hand it remains anchored in everyone's customs.
NOTE :
The will of this subject is to inform an audience in a neutral way on the scientific, biological and social aspects of this hunt which appears to us, with the information which reaches us as brutal, violent and putting in danger of extinction the hunted species. Unfortunately, a lot of things need to be clarified. On the one hand, the Faroese are not transparent about their hunting practice, but on the other, activists do not hesitate to show only the violent side, often with misinformation that reaches our media. Establishing a portrait of this practice seems essential, debating it and questioning our perception as well as our eating habits seems current in the period we are going through.