La mère des guépards - Namibie
C'est une terre sèche, battue par les vents. Otjiwarongo, dans le nord de la Namibie.
C'est là qu'il y a vingt-cinq ans a choisi de s'installer une drôle de dame. Le docteur Laurie Marker a les cheveux noirs de geai et une mèche argentée qui tombe sur le front.
Ici tout le monde l'appelle la "mère des guépards".
Cette américaine a décidé de consacrer sa vie et ses économies à la préservation du félin. Le guépard est en danger et son exceptionnelle pointe de vitesse ne le protège pas d'une extinction imminente. De 100 000 individus au début du XXème siècle, sa population a chuté pour dépasser avec peine 7000 individus en 2016. Et la Namibie est au coeur de cette lutte, puisque le pays abrite la première population au monde, entre 1500 et 2000.
Le Cheetah Conservation Fund (CCF), fondé par Laurie Marker, oeuvre à tous les étages.
Une soixantaine de personnes, pour certaines issues des tribus hereros, recueillent les animaux blessés par des éleveurs ou des braconniers.
Au coeur de leur ranch, la petite équipe du CCF leur prodigue des soins, avant de les relâcher en pleine nature, équipés de traqueurs GPS pour récolter des données utilisées pour préserver l'espèce.
Un autre volet est devenu encore plus essentiel avec la Covid-19 : la prévention. La chute du tourisme, source de revenu majeure pour la plupart des habitants de la région (le salaire ne dépasse les 400 dollars par mois) fait craindre une hausse du braconnage.
Depuis quelques années, les guépards sont devenus la nouvelle lubie des richissimes hommes d'affaires du Golfe, tantôt comme animal de compagnie, tantôt morts pour orner la tapisserie. Entre 2012 et 2018, près de 1400 guépards ont été mis en ventes sur les réseaux sociaux.
Le Dr Laurie Marker est aussi en prise quotidienne avec les éleveurs. Ici, les fermiers sont de grands propriétaires terriens, héritiers de l'apartheid. Et pour protéger le bétail ils n'hésitent pas à tirer à vue sur les guépards.
La solution que l'Américaine a apportée à ce problème s'appelle le chien Kangal. Comme pour les loups en France ou pour les léopards des neiges en Mongolie, l'idée pour elle est d'élever puis d'installer ces féroces chiens de garde dans chaque ferme en Namibie afin de protéger le bétail et donc indirectement la vie des grands carnivores.
The mother of cheetahs - Namibia
It is a dry land, beaten by the winds. Otjiwarongo, in the north of Namibia.
This is where a strange lady chose to settle down twenty-five years ago. Dr. Laurie Marker has jet-black hair and a silver streak that falls over her forehead.
Here everyone calls her the "mother of cheetahs".
This American has decided to dedicate her life and savings to the preservation of the feline. The cheetah is in danger and its exceptional speed does not protect it from imminent extinction. From 100,000 individuals at the beginning of the twentieth century, its population has fallen to exceed with barely 7,000 individuals in 2016. And Namibia is at the heart of this struggle, since the country is home to the first population in the world, between 1500 and 2000.
The Cheetah Conservation Fund (CCF), founded by Laurie Marker, works on all levels.
About sixty people, some from Herero tribes, take in animals injured by breeders or poachers.
At the heart of their ranch, the small CCF team treats them before releasing them into the wild, equipped with GPS trackers to collect data used to preserve the species.
Another aspect has become even more essential with Covid-19: prevention. The drop in tourism, a major source of income for most of the region's inhabitants (the salary does not exceed $400 per month), has led to fears of an increase in poaching.
In recent years, cheetahs have become the new fad of wealthy Gulf businessmen, sometimes as pets, sometimes dead to adorn the tapestry. Between 2012 and 2018, nearly 1,400 cheetahs were offered for sale on social networks.
Dr. Laurie Marker is also in daily contact with the farmers. Here, the farmers are large landowners, heirs to apartheid. And to protect their livestock, they do not hesitate to shoot cheetahs on sight.
The solution that the American brought to this problem is called the Kangal dog. As for the wolves in France or for the snow leopards in Mongolia, the idea for her is to breed and then install these ferocious guard dogs in each farm in Namibia in order to protect the livestock and thus indirectly the life of the big carnivores.