Sur le Chemin de la Liberté
Mariano ? « Présent ». George ? « Here ». À 7 heures du matin, sous un doux soleil estival, la couseranaise Saint-Girons a des airs de ville mondiale. Une cinquantaine de randonneurs venus des quatre coins du globe s'apprêtent à marcher dans les pas de ceux qui ont fui la France occupée, durant la Seconde Guerre mondiale, pour rejoindre l'Espagne, alors pays neutre. Cette randonnée de quatre jours rend hommage à tous ceux qui ont aidé près de 33 000 évadés à rejoindre l'Espagne en franchissant les Pyrénées entre 1940 et 1944.
« Les passeurs se cachaient parfois des semaines entières dans de vieux greniers pour ne pas se faire attraper par les Allemands, souligne Guy Séris, président de l'association Chemin de la Liberté. Dans le Couserans, en Ariège, ils ont fait passer au moins 2660 personnes en Espagne. Les passeurs utilisaient une vingtaine de chemins pour ne pas se faire prendre. » Celui que nous arpentons, très bien balisé et entretenu par l'association, les représente de façon symbolique. Il était l'un des plus empruntés, car l'exigence et l'immensité du terrain le rendaient particulièrement difficile à surveiller.
On the Chemin de la Liberté
Mariano? “Present.” George? “Here.” At 7 a.m., under a gentle summer sun, the Couserans town of Saint-Girons has the feel of a global city. Around fifty hikers from all over the world are preparing to walk in the footsteps of those who fled occupied France during World War II to reach Spain, then a neutral country. This four-day hike pays tribute to all those who helped nearly 33,000 escapees reach Spain by crossing the Pyrenees between 1940 and 1944.
“The smugglers sometimes hid for weeks in old attics to avoid being caught by the Germans,” says Guy Séris, president of the Chemin de la Liberté association. In Couserans, in Ariège, they helped at least 2,660 people cross into Spain. The smugglers used around 20 different routes to avoid being caught." The route we are walking, which is very well marked and maintained by the association, symbolically represents them. It was one of the most frequently used routes, as the demanding terrain and vastness of the area made it particularly difficult to monitor.