En Ariège, le dernier sabotier des Pyrénées passe le relais
Le dernier artisan de Bethmale s'apprête à partir à la retraite. Pour perpétuer son savoir-faire ancestral, il transmet les secrets de son métier à deux ébénistes prêts à prendre la relève de ce folklore local.
De sinueuses routes de montagne nous mènent au petit bourg d'Arrien-en-Bethmale, niché au cœur des Pyrénées ariégeoises. Dans un charmant hameau de maisons en pierre, se cache un atelier de fabrication de sabots. « Ça existe encore ? s'étonne un promeneur. Mon arrière-grand-père était sabotier, mais je pensais que ce métier avait disparu », avoue-t-il. En France, ils sont moins de dix artisans sabotiers, et Pascal Jusot est le dernier à exercer dans les Pyrénées. Pourtant, depuis qu'il a ouvert son atelier, en 1984, sa charge de travail n'a pas diminué et ses clients viennent de France comme de l'étranger. « Les ventes de sabots décoratifs ont baissé, mais celles de sabots de jardin, elles, ont augmenté. J'en fabrique 200 paires chaque année. Ce marché se porte bien, et on observe une nouvelle envie de jardiner. »
Dans son atelier, ouvert sur la montagne, Pascal maintient un savoir-faire ancien, celui des sabots de Bethmale. Reconnaissables à leur longue pointe effilée, ils sont portés par les danseurs folkloriques de la vallée et font le bonheur des collectionneurs et des musées. Pascal fabrique également des sabots pour le jardinage et de petits objets comme des porte-crayons ou des tire-bouchons. Il organise aussi des visites guidées de l'atelier pour les écoles, les entreprises et les touristes. Cette diversification est essentielle à la survie de son métier. Et à celle d'une technique dont il est, depuis quarante ans, l'unique dépositaire. Mais plus pour longtemps…
Reportage à retrouver dans le Pèlerin n°7403.
In Ariège, the last clog-maker in the Pyrenees passes on the baton
The last craftsman in Bethmale is preparing to retire. To perpetuate his ancestral skills, he is passing on the secrets of his trade to two cabinet-makers ready to take over this local folklore.
Winding mountain roads lead us to the little village of Arrien-en-Bethmale, nestling in the heart of the Ariège Pyrenees. Hidden away in a charming hamlet of stone houses is a clog-making workshop. Does it still exist?’ wonders a stroller. My great-grandfather was a clog-maker, but I thought the trade had disappeared’, he admits. There are fewer than ten clog-makers in France, and Pascal Jusot is the last to practise in the Pyrenees. However, since he opened his workshop in 1984, his workload has not diminished and his customers come from France and abroad. ‘Sales of decorative clogs have fallen, but sales of garden clogs have risen. I make 200 pairs every year. This market is doing well, and there's a new interest in gardening.
In his workshop, which overlooks the mountains, Pascal maintains an ancient craft: Bethmale clogs. Recognisable by their long, tapering toes, they are worn by the valley's folk dancers and are the delight of collectors and museums. Pascal also makes clogs for gardening and small objects such as pencil holders and corkscrews. He also organises guided tours of the workshop for schools, businesses and tourists. This diversification is essential to the survival of his craft. And to the survival of a technique of which he has been the sole guardian for forty years. But not for much longer...
Read the report in Pèlerin n°7403.