Les dernières larmes d'un glacier pyrénéen
Dans les Pyrénées, «on est en passe d'assister à la disparition complète des glaciers». Les températures caniculaires de l'été ont durement touché les glaciers, à l'instar de celui des Oulettes de Gaube, le plus bas des Pyrénées. En première ligne du changement climatique, il est devenu rachitique.
Alors que l'automne est arrivé, couvrant la montagne de douces couleurs orangées, le glacier pleure encore à chaudes larmes. Un torrent d'eau de fonte a creusé une grosse cavité à sa base. A l'intérieur, depuis la voûte blanche haute de plusieurs mètres, des filets d'eau tombent en continu. Début octobre, il fait 18°C à 2300m d'altitude et le soleil cogne fort sur les Pyrénées. La perte de glace, d'ampleur inédite cette année, semble s'éterniser. Les premières neiges ont saupoudré les sommets la semaine précédente, mais elles n'ont pas donné le «coup de froid» espéré pour stopper l'amaigrissement des glaciers, explique le glaciologue Pierre René.
Reportage à retrouver dans Libération, texte de Margaux Lacroux.
In the Pyrenees, the glaciers are crying
In the Pyrenees, "we are on the verge of witnessing the complete disappearance of the glaciers". The scorching temperatures of the summer have hit the glaciers hard, like the Oulettes de Gaube glacier, the lowest in the Pyrenees. On the front line of climate change, it has become stunted.
While autumn has arrived, covering the mountain in soft orange colours, the glacier is still crying its eyes out. A torrent of meltwater has carved out a large cavity at its base. Inside, from the white vault several metres high, streams of water fall continuously. At the beginning of October, it is 18°C at an altitude of 2,300 m and the sun is beating down on the Pyrenees. The loss of ice, of unprecedented proportions this year, seems to be dragging on. The first snow sprinkled the summits the week before, but it did not give the hoped-for "cold snap" to stop the thinning of the glaciers, explains glaciologist Pierre René.
See the report in Libération, text by Margaux Lacroux.