Why Detroit ?
J'ai un léger pincement au coeur la première fois que je vois Detroit indiqué sur un panneau d'autoroute. Un mélange indistinct d'excitation et d'angoisse... Why Detroit ? Je me suis d'autant plus posé cette question que je m'approchais de la ville. Difficile, a posteriori, de me replonger dans mes a priori passés. Mais à dire vrai, je n'avais pas réellement d'images de Detroit en tête comme on peut en avoir d'autres villes américaines ancrées dans notre imaginaire collectif, New York, Los Angeles ou San Francisco en tête. Detroit, pendant longtemps, n'a été qu'une cité américaine parmi d'autres, dans le Michigan, et encore.
Sans savoir vraiment pourquoi - une bile noire souterraine peut-être -, je suis depuis longtemps attirée par ce qui a été et n'est plus, mais dont il reste une trace certaine. Suffisante en tout cas pour s'y projeter et imaginer ce que c'était en des temps plus cléments. Avec un tropisme fort pour les villes-fantômes, un but de voyage en soi : Port Jeanne-d'Arc à Kerguelen, Bodie en Californie, Kolmanskop en Namibie ou Humberstone au Chili. Mais il y a une énorme différence entre les susnommées et Detroit, une différence qui demeure abstraite tant que l'on garde ses distances. Cette différence, c'est que Detroit n'est pas une ville fantôme. Detroit vit. Ou survit. Et tout d'un coup, s'y rendre - mais il est déjà trop tard, tout est réservé, la voiture depuis Chicago, la chambre chez l'habitant - devient proprement indécent.
La photogénie de l'abandon... C'est elle que je crois être venue chercher, sans trop savoir à quoi m'attendre en dehors de ce que j'ai déjà vu, ou entendu, et qui a nourri mon imaginaire et en tout cas, construit une certaine image de la ville. Je la sais partielle et mutante. Car Detroit a déjà entamé sa mue. Detroit, un phénix qui renaîtrait de ses cendres ? Trois jours sur place suffisent à saisir, tout en déroutant parfois, sa dualité, et à prendre conscience de la cohabitation permanente de la vie et de la mort. C'est cette sensation d'entre-deux qui persiste, fascine et impressionne, durablement.
Why Detroit ?
J'ai un léger pincement au coeur la première fois que je vois Detroit indiqué sur un panneau d'autoroute. Un mélange indistinct d'excitation et d'angoisse... Why Detroit ? Je me suis d'autant plus posé cette question que je m'approchais de la ville. Difficile, a posteriori, de me replonger dans mes a priori passés. Mais à dire vrai, je n'avais pas réellement d'images de Detroit en tête comme on peut en avoir d'autres villes américaines ancrées dans notre imaginaire collectif, New York, Los Angeles ou San Francisco en tête. Detroit, pendant longtemps, n'a été qu'une cité américaine parmi d'autres, dans le Michigan, et encore.
Sans savoir vraiment pourquoi - une bile noire souterraine peut-être -, je suis depuis longtemps attirée par ce qui a été et n'est plus, mais dont il reste une trace certaine. Suffisante en tout cas pour s'y projeter et imaginer ce que c'était en des temps plus cléments. Avec un tropisme fort pour les villes-fantômes, un but de voyage en soi : Port Jeanne-d'Arc à Kerguelen, Bodie en Californie, Kolmanskop en Namibie ou Humberstone au Chili. Mais il y a une énorme différence entre les susnommées et Detroit, une différence qui demeure abstraite tant que l'on garde ses distances. Cette différence, c'est que Detroit n'est pas une ville fantôme. Detroit vit. Ou survit. Et tout d'un coup, s'y rendre - mais il est déjà trop tard, tout est réservé, la voiture depuis Chicago, la chambre chez l'habitant - devient proprement indécent.
La photogénie de l'abandon... C'est elle que je crois être venue chercher, sans trop savoir à quoi m'attendre en dehors de ce que j'ai déjà vu, ou entendu, et qui a nourri mon imaginaire et en tout cas, construit une certaine image de la ville. Je la sais partielle et mutante. Car Detroit a déjà entamé sa mue. Detroit, un phénix qui renaîtrait de ses cendres ? Trois jours sur place suffisent à saisir, tout en déroutant parfois, sa dualité, et à prendre conscience de la cohabitation permanente de la vie et de la mort. C'est cette sensation d'entre-deux qui persiste, fascine et impressionne, durablement.