LIBAN - AFTERMATH
Série projetée au festival Visa pour l'Image 2021.
Du Akkar aux Pleines de la Bekaa, de Beyrouth à Tripoli, le constat est le même. Un pays qui souffre de tous les maux : crise économique et financière, crise politique et corruption, covid-19 et soins illusoires, inflation et dénuement. Pays qui a explosé, d'abord par sa démographie avec ces afflux de réfugiés poussés par les snipers et les bombes. Puis ravagé par la déflagration des négligences de ses politiques trop occupés à s'enorgueillir dans les salons moquettés du monde. Pays créé de toute pièce sur les cendres de l'empire ottoman et qui tombe aujourd'hui en lambeaux devant le rêve d'un Grand Liban qui n'ose plus être nommé ainsi que par les puissances si étrangères.
Même déroute donc et pourtant histoires particulières d'hommes, de femmes et d'enfants qui peu à peu s'enfoncent dans les replis âpres de l'épuisement. Malgré les blessures, ils se tiennent à la porte, pourvu qu'elle reste ouverte. Retenir un peu, par un geste, la possibilité de l'autre, d'un rapport. Ils ne sont pas résilients, ils voient la rive s'éloigner et se laissent flotter comme on ferait la planche au milieu d'un océan après un naufrage. Le cri des révoltés de la Thawra a cessé, étouffé par le schisme des prérogatives et si parfois quelques éclats surgissent, plus rien ne gronde ici. Seule la terre se creuse pour son quota de cérémonies funéraires. Lentement, elle avale.
LEBANON - AFTERMATH
Series screened at the festival Visa pour l'Image 2021.
From the governorate of Akkar to Bekaa Valley, from Beirut to Tripoli, the vision stays the same. Lebanon suffers from all ills: economic crisis, political crisis and corruption, Covid-19 and illusory health cares, inflation and deprivation. A country that has exploded so many times. First through its demography, with these refugee influxes pushed by snipers and bombs. Then ravaged by the blast of the negligence of its political class, too busy boasting vainly in the chic lounges of the world. A Country created from scratch on the ashes of the Ottoman Empire and which today is falling in funny money at the feet of the dream of a "Great Lebanon" that only oh so foreign powers dare to still name as such.
The political landscape stays the same, and yet the lives of men, women and children, stuck in the folds of exhaustion, each have their own story to tell. Despite their injuries, they stand by the door, hoping to keep it open. To hold the moment a little, through a gesture, the possibility of the other, a link or a liana. They are not resilient, they see the shoreline moving away and let themselves float away like one would do the board in the middle of an ocean after a shipwreck. Strange thing to be able to wave a warm hand while drowning. Silently. The cries of of the Thawra rebels have ceased under the schism of the prerogatives and and if sometimes a few bursts appear, nothing rumbles here anymore. Only the land digs itself out for its quota of funeral ceremonies. Slowly, it swallows.