Le pêcheur de Los Corrales
Bienvenue dans la petite ville balnéaire de Chipiona, située à une centaine de kilomètres de Séville et à quelques encablures de Cadix. Ses attraits? De longues plages de sable fin, de multiples restaurants de tapas et un phare parmi les plus haut du monde.
Les parcs de pêche, bien qu'aucune trace archéologique ne permettent de l'attester, sont attribuées aux Romains. Il faudra attendre la fin du VIXe siècle pour que l'on découvre des documents fiables et vérifiables attestant de leur construction.
Les parcs furent construits à l'aide de grosse pierre à leur base et dont les failles furent comblées par des gravats. Les huîtres, les anatifes ainsi que les patelles s'installant dans les anfractuosités des roches, font office de ciment naturel.
Le principe de la pêche dans le corral est simple et accordé sur le rythme des marées : la mer montante recouvre les corrals, permettant ainsi aux poissons et autres crustacés de franchir le mur et lorsque la mer se retirera, elle laissera ces derniers coincés dans une eau d'une profondeur d'un mètre maximum. C'est ce moment qu'attendent les pêcheurs pour venir cueillir ces fruits de la mer.
Partons à la rencontre de l'un de ces pêcheurs, Manuel Ruiz Tirado, dit "El Lele", natif de Chipiona et ancien pêcheur de haute mer. Pour lui, il est moins important de remplir sa bourriche de poissons et de crabes que de sensibiliser les vacanciers à la fragilité de ces lieux. Aux enfants, il recommande de relâcher les petits crabes qu'ils attrapent afin qu'ils grandissent. Aux adultes, il explique combien la crème solaire de leurs peaux acidifie l'eau stagnante de la mer à marrée basse déséquilibrant ainsi un écosystème des plus fragile. Il demande à ce que les canettes de soda et les mégots de cigarette ne soient pas jetés sur le sable. Il explique que les couches souillées des bébés n'ont pas vraiment leur place dans l'océan. En somme, il nous parle du bon sens. Le bon sens des règles tacites nous unissant à la nature ; un bon sens pourtant si mystérieusement difficile à assimiler...
The Los Corrales fisherman
Welcome to the small seaside town of Chipiona, located a hundred kilometers from Seville and not far from Cadiz. His attractions? Long sandy beaches, multiple tapas restaurants and one of the highest lighthouses in the world.
Fishing parks, although no archaeological evidence can attest it, are attributed to the Romans. We have to wait until the end of the VIXe century so that one discovers reliable and verifiable documents attesting of their construction.
The parks were built with large stones at their base and the faults were filled with rubble. The oysters, the barnacles and the limes settling in the crevices of the rocks act as natural cement.
The principle of fishing in the corral is simple and tuned to the rhythm of the tides: the rising sea covers the corrals, allowing fish and other crustaceans to cross the wall and when the sea recedes, it will leave them trapped in a water from a depth of one meter maximum. It is this moment that fishermen expect to come and pick these fruits of the sea.
Let's go meet one of these fishermen, Manuel Ruiz Tirado, known as "El Lele", a native of Chipiona and a former deep-sea fisherman. For him, it is less important to fill his net with fish and crabs than to make vacationers aware of the fragility of these places. To children, he recommends releasing the small crabs that they catch so that they grow up. To adults, he explains how much the sunscreen of their skins acidifies the stagnant water of the sea at low tide thus unbalancing a fragile ecosystem. He demands that soda cans and cigarette butts not be thrown on the sand. He explains that the dirty diapers of babies do not really belong in the ocean. In short, he speaks to us of common sense. The good sense of the unspoken rules uniting us to nature; a good sense yet so mysteriously difficult to assimilate...