Action du collectif de Réfugiés Soudanais ASUAD
«EL BECHIR BOURREAU DE LA JUSTICE »
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Communiqué de presse
Action du collectif ASUAD, 17 Février 2019
Nous sommes le collectif ASUAD ( Activists Sudanese United Against Dictatorships)
Un mois après une première action à Paris, nous prenons à nouveau la parole.
Depuis 30 ans notre Soudan natal est prisonnier d'un tyran. Depuis deux mois, notre peuple crie pacifiquement sa révolte dans les rues du Soudan et manifeste avec courage: 5 millions de manifestant.e.s demandent la destitution du dictateur Omar El Béchir qui répond par la répression, terreur et le sang.
Ici non plus nous ne pouvons pas rester silencieux, car se taire serait se résigner.
Ici, Aujourd?hui, notre parole est libre et nous accusons.
Nous accusons Omar El Béchir d?avoir confisqué la démocratie par un coup d?état islamo-militaire en 1989.
Nous accusons Omar El Béchir d'avoir instauré une dictature, falsifié les scrutins électoraux et de privé son peuple des droits fondamentaux depuis 30 ans.
Nous accusons Omar El Béchir et ses sbires d'être responsable d'un génocide au Darfour, d'avoir causé la mort de plus de 300.000 personnes, d'user du viol comme arme de guerre sur des milliers de femmes, et occasionné la fuite de plusieurs millions de personnes menacées.
Nous accusons la dictature soudanaise de trafic d'enfants, d'assassinats massifs par empoisonnements des
eaux, de tortures, d?arrestations arbitraires, de corruption.
Nous accusons l'Etat soudanais d'atteinte à la liberté d'expression, d'entrave à la liberté de manifester, d'arrestations arbitraires.
Nous accusons le gouvernement soudanais de multiplier actuellement les exactions. Depuis que les révoltes ont commencé, chaque jour, des personnes sont suspectées, des manifestants, des témoins sont violemment frappés, arrêtés et enlevés, certains sont torturés à mort dans des lieux tenus secrets. Aujourd'hui, des centaines de femmes sont publiquement rasées, humiliées, flagellées et violées. Ils est fait usage de gaz lacrymogène jusqu'au sein des hôpitaux pour empêcher les blessés d'être soignés. Des intellectuels sont emprisonnés et parfois assassinés, comme des médecins, des avocats, des journalistes? ces derniers sont d'ailleurs remplacés par des propagandistes à la solde de la dictature.
Nous avons fuit le Soudan, pour fuir le feu, nous nous sommes jetés à l'eau et c'est en France que nous avons cherché refuge. Aujourd'hui nous voulons aussi interpeler les français.
Nous accusons l'Etat français de collaborer avec Omar El Béchir. Nous savons que des hommes d'affaires de ces deux pays se sont rencontrés à Paris, le 12 février dernier, pour favoriser des échanges commerciaux qui s'élevaient déjà à plus de 38,6 M EUR en 2017.Nous savons également que les deux chefs d'Etat se sont croisés en janvier dernier lors d'une visite officielle en Egypte.
Nous accusons le gouvernement français de bienveillance, de complaisance et même de complicité avec une dictature génocidaire.
En ne reconnaissant pas le Soudan comme un état criminel, la France s'autorise à livrer des demandeurs d'asile à leur bourreau.
Nous accusons la France du non respect de l'article 3 de la Convention européenne des droits de l?homme:« Nul ne peut être exposé à la torture ni à des peines ou traitements inhumains ou dégradants ».
Nous accusons la France du non respect de la Déclaration universelle des droits de l'homme pour certains demandeurs d'asile soudanais:
-Article 1: « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits »
-Article 14 : « Devant la persécution, toute personne a le droit de chercher asile et de bénéficier de l'asile en
d'autres pays. Ce droit ne peut être invoqué dans le cas de poursuites réellement fondées sur un crime de
droit commun ou sur des agissements contraires aux buts et aux principes des Nations unies. »
Nous accusons l'Union Européenne d'abandon des populations ayant fui le Soudan et de non
assistance à un peuple en danger.
Nous accusons l'Union Européenne de financer un gouvernement scélérat. En lui versant plus de 200 millions d?euros au titre des processus de Khartoum, l'Europe qui souhaite limiter le nombre de réfugiés et améliorer le contrôle de ses frontières, finance, en fait, un gouvernement complice de passeurs et de trafiquants d'êtres humains. Le seul moyen de faire tomber Omar El Béchir est de l'isoler, pas de le soutenir financièrement!
Financer le Soudan, c'est soutenir un état qui dénie le droit, un état tenu de main de fer par un criminel recherché depuis 2009 par la CPI (Cour Pénale Internationale) sous les accusations de « génocide », «crime de guerre » et « crime contre l'humanité ».
Les soudanais qui fuient la dictature et la guerre, qui frappent aujourd'hui aux portes de l'Europe sont traités comme des suspects. Certains sont même livrés à leur bourreau, d'autres étiquetés comme « migrants », sans cesse dénigrés et leur présence pointée du doigts comme s'ils posaient problème alors qu'ils ne cherchent que paix et liberté. Nous ne sommes coupable de rien si ce n'est de procéder le mauvais passeport, celui d'un état complice de terroristes, agissant au nom du djihad et de la charria.
Nous condamnons le régime dictatorial d'Omar El Béchir. Nous condamnons la répression sanglante et les arrestations de masses dont sont victimes des combattants de la liberté soudanais. Nous assurons les victimes et les prisonniers politiques de tout notre soutien et condamnons ici aussi les états complices la dictature soudanaise.
Sudanese Refugees Collective ASUAD demonstration in Paris
« AL BASHIR HANGMAN OF JUSTICE »
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Press release
Action of the ASUAD collective, February 17, 2019
We are the collective ASUAD ( Activists Sudanese United Against Dictatorships)
A month after a first action in Paris, we hold the floor again.
For 30 years our native Sudan is prisoner of a tyrant. For the last two months, our people have peacefully cried out their revolt in the streets of Sudan and demonstrate with bravery. 5 million of protestors demand the dismissal of dictator Omar Al Bashir who's only respons is repression, terror and blood.
We can?t remain silent, because silence would mean resignation.
Here, today, our speech is free and we accuse.
We accuse Omar Al Bashir of confiscating democracy by an Islamo-military coup in 1989.
We accuse Omar Al Bashir of having established a dictatorship, falsified electoral votes and dipriving his people of fundamental rights for 30 years.
We accuse Omar Al Bashir and his henchmen of being responsible for genocide in Darfur, of causing the death of more than 300,000 people, of using rape as a war weapon on thousands of women, and forcing over 3 million people to exodus.
We accuse the Sudanese dictatorship of child trafficking, mass murder by poisoning
waters, torture, arbitrary arrests, corruption.
We accuse the Sudanese state of attacking freedom of speech, obstruction of freedom of assembly, arbitrary arrests.
We accuse the Sudanese government of currently increasing abuses. Since the uprisings began, people are being suspected every day. Protesters and witnesses are violently beaten, arrested and abducted. Some are tortured to death in secret places. Today, hundreds of women are publicly shaved, humiliated, flogged and raped. They use tear gas inside hospitals to prevent the injured from being treated. Intellectuals, doctors, lawyers, journalists are imprisoned and sometimes murdered. They are replaced by propagandists in the dictatorship's pay.
We fled from Sudan, to flee from the fire, we threw ourselves into the water and it is in France that we sought refuge. Today we also want to challenge the French government.
We accuse the French State of collaborating with Omar Al Bashir.
We know that businessmen from these two countries met in Paris on February 12 to promote trade that had already risen to more than EUR 38.6 million in 2017.
We also know that the two heads of state met last January during an official visit to Egypt.
We accuse the French government of benevolence, complacency and even complicity with a genocidal dictatorship.
By not recognizing Sudan as a criminal state, France allows itself to deliver asylum seekers to their executioners.
We accuse France of not respecting the 3rd Article of the European Convention on Human Rights: "No one shall be exposed to torture or to inhuman or degrading treatment or punishment".
We accuse France of not respecting the Universal Declaration of Human Rights for some Sudanese asylum seekers:
-Article 1: "All human beings are born free and equal in dignity and rights"
-Article 14: "In the face of persecution, everyone has the right to seek and enjoy asylum in
other countries. This right can not be invoked in cases of actual prosecution based on a crime of
law or acts contrary to the purposes and principles of the United Nations. "
We finally accuse the European Union of the abandonment of people who fled from Sudan and of
non-assistance to a people in danger.
We accuse the European Union of funding a rogue government. By paying more than 200 million euros for the Khartoum process, Europe, which wants to limit the number of refugees and improve the control of its borders, is actually financing a government that is complicit with smugglers and traffickers of human being. The only way to bring down Omar Al Bashir is to isolate him, not to support him financially!
Financing Sudan is supporting a State that denies the right, a State held by the hands of a criminal wanted since 2009 by the International Criminal Court under the charges of "genocide", "war crime" and " crime against humanity ".
Sudanese fleeing dictatorship, war and persecution are hitting the doors of Europe today but they are treated as suspects. Some are even delivered to their executioner, others labeled as "migrants" are constantly denigrated and their presence pointed fingers as if they were problematic while they seek only peace and freedom. We are guilty of nothing except of having the wrong passport, the one from a State complicit of terrorists, acting in the name of jihad and charria.
We condemn the dictatorial regime of Omar Al Bashir.. We condemn the bloody repression and the mass arrests of Sudanese freedom fighters. We assure the victims and the political prisoners of all our support and condemn the States that accomplices the Sudanese dictatorship.