À côté de l'ennemi. Région du Syunik, Arménie 2022.
Depuis la guerre des 44 jours de 2020, dans la région du Syunik, un petit village de plus de 160 âmes se trouve au bord d?une nouvelle frontière. L?ennemi Azerbaïdjanais a envahi les terres du Haut-Karabagh et les champs des paysans arméniens. Dans une paix relative et fragile, la vie continue malgré la présence protectrice de l?armée arménienne tout autour. À l?horizon, un drapeau azéri rappelle la proximité et la possibilité d?un éventuel retour à la guerre.
Dans le couloir du collège et dans les salles de classe, des consignes datant de la guerre de 1988 à 1994 sont écrites en arménien. Ici, ce n?est pas la première fois que ces terres ont vu la guerre. Une habitante raconte qu'elle s?est installée avec son mari et son enfant pendant la première guerre. Ils ont survécu à la deuxième, ils survivront à la troisième. Pour partager son courage, elle fabrique de la vodka.
Un abri a été creusé dans la cour de récréation. Les enfants ne jouent plus en dehors du village. Les animaux ne paissent plus dans les collines. Mais on continue à fabriquer le lavash et les gatas (biscuits arméniens).
Quelques familles karabatsi ont élus domicile dans le village. Ici, personne ne veut partir. « C?est notre terre » explique la professeur d?anglais, « si on avait plus d?argent, on construirait des maisons pour que plus de réfugiés viennent vivre ici ».
Next to the enemy. Syunik area, Armenia 2022.
Since the 44-day war of 2020, in the Syunik region, a small village of more than 160 souls has been on the edge of a new border. The Azerbaijani enemy has invaded the lands of Nagorno-Karabakh and the fields of Armenian farmers. In a relative and fragile peace, life goes on despite the protective presence of the Armenian army all around. On the horizon, an Azeri flag reminds us of the proximity and the possibility of a possible return to war.
In the corridor of the school and in the classrooms, instructions from the 1988-1994 war are written in Armenian. This is not the first time that these lands have seen war. One resident says that she moved here with her husband and child during the first war. They survived the second, they will survive the third. To share her courage, she makes vodka.
A shelter was dug in the playground. Children no longer play outside the village. The animals no longer graze in the hills. But lavash and gatas (Armenian cookies) are still made.
Some Karabatsi families have taken up residence in the village. Here, nobody wants to leave. "If we had more money, we would build houses so that more refugees could come and live here.