Esprit de famille : Les enfants oubliés d'Arménie.
Lors d'une première visite à l'orphelinat de Gavar, dans la région de Gegharkunik, mon attention a été attirée par le dessin d'une fillette d'une dizaine d'année représentant une enfant pendue situé au-dessus de son lit.
À l'aide d'une interprète, j'ai mené une investigation auprès du directeur, du personnel et des enfants de cet orphelinat pour mieux comprendre les conditions d'éducation et d'hébergement.
On évalue à 97% le nombre d'enfants répartis dans les six orphelinats d'Arménie ayant encore au moins un parent en vie. N'étant pas considérés comme orphelins, ils ne sont ni pupilles de la nation ni adoptables. Ces mineurs ont été placés dans ces institutions par des assistants sociaux pour des raisons financières, violences domestiques ou maladies au sein du foyer parental. Rares sont les enfants qui retourneront dans leur famille car les démarches sont compliquées et laborieuses. Une fois confiés à l'orphelinat, la plupart des enfants y resteront jusqu'à leur majorité.
Dans l'orphelinat de Gavar la plus jeune pensionnaire est âgée de 6 ans.
Malgré le soutien du personnel, les enfants démunis de la présence et de la relation avec leurs parents restent dans un manque impossible à combler. Alors que le gouvernement arménien s'interroge sur la nécessité de fermer certains orphelinats, j'ai voulu porter un regard sur la détresse et la grande solitude de ses enfants délaissés.
Family spirit: The forgotten children of Armenia.
During a first visit to the orphanage in Gavar, Gegharkunik region, my attention was drawn to a drawing of a 10-year-old girl depicting a child hanging above her bed.
With the help of an interpreter, I conducted an investigation with the director, staff and children of this orphanage to better understand the conditions of education and accommodation.
It is estimated that 97% of the children in Armenia's six orphanages still have at least one living parent. Not being considered orphans, they are neither wards of the nation nor adoptable. These minors were placed in these institutions by social workers for financial reasons, domestic violence or illness within the parental home. Few children will return to their families because the process is complicated and laborious. Once entrusted to the orphanage, most children will remain there until they reach the age of majority.
In the orphanage of Gavar the youngest resident is 6 years old.
Despite staff support, children who are deprived of the presence and relationship with their parents remain in an unfulfilled gap. While the Armenian government is questioning the need to close some orphanages, I wanted to take a look at the distress and great loneliness of its neglected children.