Esprit de famille - La Préférence du fils (Grand Prix Les Femmes s'exposent 2019 - Amis du musée Albert Kahn 2020)
Dans le maz de Gegharkunik, région la plus pauvre d'Arménie, l'héritage est un moyen de survie. Dans cette société patriarcale, la composition de la famille détermine l'avenir. Le fils est considéré comme étant le seul à travailler pour la postérité de la maison paternelle, tandis que la fille s'engagera corps et âmes à soutenir sa future belle-famille. Cette différenciation entre les genres a des conséquences néfastes sur les femmes tant d'un point de vue psychologique que physique. En janvier 2019 la région de Gegharkunik a recensé la naissance de 111 garçons pour seulement 70 filles, (le ratio naturel de natalité se situant autour de 105 garçons pour 100 filles). Malgré les efforts du gouvernement arménien, les avortements sélectifs ne diminuent pas puisque les mentalités ne changent pas. La préférence est toujours donnée à l'héritier. Les femmes ont le devoir de se marier et de donner naissance à un fils, au minimum. Accablées par les pressions sociales et familiales, venant très souvent de la belle-mère, elles obéissent à des lois morales qui vont au-delà de leur volonté et parfois même de leur santé. Dans la région de Gegharkunik, il n'est pas rare d'entendre des histoires de femmes mortes de septicémie suite à un avortement médicamenté. Toute femme a le droit de disposer de son corps, toute femme a le droit d'avorter et peu importe la raison, mais jusqu'à quel point ? Est-ce toujours par choix, ou est-ce par devoir ?
Family spirit - Son's preference (Grand Prix Les Femmes s'exposent 2019 - Amis du musée Albert Kahn 2020)
In the maz of Gegharkunik, the poorest region of Armenia, inheritance is a means of survival. In this patriarchal society, the composition of the family determines the future. The son is considered to be the only one working for the posterity of the paternal home, while the daughter will commit herself body and soul to support her future in-laws. This gender differentiation has negative consequences for women both psychologically and physically. In January 2019, the Gegharkunik region recorded the birth of 111 boys for only 70 girls, (the natural birth rate being around 105 boys per 100 girls). Despite the efforts of the Armenian government, selective abortions are not decreasing since attitudes are not changing. Preference is always given to the heir. Women have a duty to marry and give birth to a son, at a minimum. Overwhelmed by social and family pressures, very often from the mother-in-law, they obey moral laws that go beyond their will and sometimes even their health. In the Gegharkunik area, it is not uncommon to hear stories of women who have died of sepsis as a result of medical abortion. Every woman has the right to control her body, every woman has the right to have an abortion and for whatever reason, but to what extent? Is it always by choice, or is it by duty?