L'AVAL
Traverser le jardin et enjamber une palissade. Descendre dans les herbes hautes jusqu'au bout du pré. Entrer dans le bois. C'est ici que commence « l'Aval ». Quelques petits kilomètres dans le travers de la forêt percée de clairières, un chemin inexistant. Alternance de pentes douces et raides. Il y a là un hameau délaissé : cinq maisons éboulées que le lierre dévore consciencieusement. Descendre jusqu'à surprendre la rivière. Un barrage. Encore quelques lacets avant de cesser de marcher. Des pas comme s’il s’agissait d’égrener le temps avec ses pieds. Alors je les ai comptés. Par petit peu. Des pas comme unité de mesure sur une carte. L’eau qui va en aval pour ne plus revenir et le mouvement lent du vent dans les arbres, un apprentissage continu des lieux. Une exploration. Pas à pas.
L'AVAL
Cross the garden and climb over a fence. Go down through the tall grass to the end of the meadow. Enter the woods. This is where “L’Aval” begins. A few short kilometers across the forest pierced with clearings, a non-existent path. Alternating gentle and steep slopes. There is an abandoned hamlet there: five collapsed houses that ivy conscientiously devours. Go down until you catch sight of the river. A dam. A few more bends before you stop walking. Steps as if you were counting down time with your feet. So I counted them. Little by little. Steps as a unit of measurement on a map. The water that goes downstream and never comes back and the slow movement of the wind in the trees, a continuous learning of places. An exploration. Step by step.