Le Porc Noir de Bigorre, un cheptel préservé
Le Porc noir de Bigorre, un cheptel préservé
Dans les années 80, le cheptel de cette race endémique du Piémont des Pyrénées Centrales comptait deux verrats et 34 truies. Grâce à l'implication d'une poignée de passionnés, la filière s'est redéveloppée et le porc de noir de Bigorre compte aujourd?hui plus de 1 500 truies et 10 500 porcs charcutiers.
Des parcours enherbés validés par l'INAO
Les cochons ont accès au parcours (max 20 porcs/ha de prairie) au plus tard à l'âge de 6 mois. Les parcours de la race, qui sont obligatoirement validés par l?institut national de l'origine de la qualité (INAO), doivent être enherbés à minima avec de la haie au nord et à l'ouest, et/ou un parcours d?herbe avec du bois. La filière compte 1 424 ha aujourd'hui dont 1 170 ha en herbe et fixe deux mois de vide sanitaire sur chaque parcelle. L'alimentation, l'eau et la cabane des porcs sont stratégiquement placées de manière opposée « pour qu'ils valorisent au maximum le parcours et qu'ils développent leur gras intramusculaire ». En saison, les porcs noirs de Bigorre se nourrissent de glands et de châtaignes, de racines, de vers et surtout d'herbe qu'ils broutent jusqu?à 1,5 kg par jour. Plus de 90 % des éleveurs de la filière fabriquent leur aliment à la ferme, composé de céréales à paille issues de l'aire géographiquement protégée (sans OGM, maïs ou soja), avec 85 à 88 % de céréales (blé, triticale ou orge), 2 % de minéraux et le reste de protéines (tourteau de colza ou tournesol, pois, féverole). L'association des éleveurs s'est créée en 1995 et leur permet de travailler sur de nouvelles pistes d'amélioration.
Il ne subsistait en Bigorre en 1981 que 34 truies et deux mâles, alors qu?en 1930, 28 000 truies étaient recensées. Inadaptée aux exigences de production et de consommation, la race a bien failli disparaître. Un groupe d'éleveurs, d'artisans charcutiers et de salaisonniers, appuyés par des conseils techniques, ont collectivement relevé le défi d?organiser et de sauvegarder la race. « Dans les années 90, ils se sont rendu compte qu'il ne peut pas y avoir de conservation de race s'il n'y a pas de valorisation économique, et ils ont fait la Loi Egalim avec 30 ans d'avance », sourit Alexandre Fonseca, le directeur du Consortium. L'aire de l'AOP depuis 2007 s'étale sur 672 communes (des Hautes-Pyrénées et déborde sur le Gers et la Haute-Garonne) et atteint les 1 000 mètres d?altitude maximum, « c'est la fin du chêne et du châtaignier, et le début du hêtre ». La race est reconnue officiellement en 1996, et cette même année est créé le Consortium, l'organisme de défense de la race et de gestion des AOP. Il représente aujourd'hui 58 élevages (9 naisseurs, 23 naisseurs-engraisseurs et 25 engraisseurs), deux charcutiers et deux salaisonniers. « Depuis 2000, nous sommes passés de 390 truies à 1 500 malgré des pertes dû à la brucellose. Car en 2010, nous avons dû abattre 25 % du cheptel reproducteur. Depuis, les éleveurs font des prophylaxies tous les trimestres. » Les porcs charcutier sont passés de 1 800 en 2002, à 10 500 aujourd'hui. L'obstination et la patience finissent par être récompensées en 2015, lors de l?obtention des Appellations d'Origine Contrôlée : AOC « Jambon Noir de Bigorre » et AOC « Porc Noir de Bigorre », avant d'obtenir deux années plus tard la précieuse reconnaissance européenne, Appellation d'Origine Protégée AOP « Jambon Noir de Bigorre » et AOP « Porc Noir de Bigorre ».
The Porc Noir de Bigorre, a preserved herd
The Porc noir de Bigorre, a preserved herd
In the 1980s, the herd of this breed endemic to the Piedmont of the Central Pyrenees consisted of two boars and 34 sows. Thanks to the commitment of a handful of enthusiasts, the industry has been redeveloped and today the Noir de Bigorre pig numbers over 1,500 sows and 10,500 pigs for slaughter.
Grassed runs validated by the INAO
The pigs have access to the runs (max 20 pigs/ha of grassland) from the age of 6 months at the latest. The breed's runs, which must be validated by the INAO (Institut National de l'Origine de la Qualité), must be at least grassed, with hedges to the north and west, and/or a grass run with woodland. The sector currently covers 1,424 ha, of which 1,170 ha is grassland, and requires each plot to be empty for two months. The pigs' feed, water and hutches are strategically placed in opposite directions "so that they make the most of the grazing and develop their intramuscular fat". In season, Bigorre black pigs feed on acorns and chestnuts, roots, worms and above all grass, which they graze on up to 1.5 kg a day. More than 90% of the breeders in the sector manufacture their feed on the farm, using straw cereals from the geographically protected area (GMO-free, maize and soya-free), with 85 to 88% cereals (wheat, triticale or barley), 2% minerals and the rest protein (rapeseed or sunflower meal, peas, broad beans). The breeders' association was set up in 1995, enabling them to work on new areas for improvement.
In 1981, only 34 sows and two males remained in Bigorre, compared with 28,000 in 1930. Unsuited to the demands of production and consumption, the breed almost disappeared. A group of breeders, artisan pork butchers and meat curers, supported by technical advice, collectively took up the challenge of organising and safeguarding the breed. "In the 90s, they realised that there could be no conservation of the breed if there was no economic development, and they passed the Egalim Law 30 years ahead of schedule", smiles Alexandre Fonseca, the Consortium's director. Since 2007, the PDO area has covered 672 communes (from the Hautes-Pyrénées to the Gers and Haute-Garonne) and reaches a maximum altitude of 1,000 metres, "the end of the oak and chestnut trees, and the beginning of the beech". The breed was officially recognised in 1996, and the same year saw the creation of the Consortium, the organisation responsible for defending the breed and managing PDOs. Today, the Consortium represents 58 farms (9 breeder, 23 breeder-fatteners and 25 fatteners), two pork butchers and two meat curers. "Since 2000, we've gone from 390 sows to 1,500, despite losses due to brucellosis. In 2010, we had to cull 25% of the breeding herd. Since then, farmers have been carrying out prophylaxis every quarter. The number of charcuterie pigs has risen from 1,800 in 2002 to 10,500 today. Stubbornness and patience were finally rewarded in 2015, when they obtained the Appellations d'Origine Contrôlée: AOC "Jambon Noir de Bigorre" and AOC "Porc Noir de Bigorre", before obtaining the precious European recognition, Appellation d'Origine Protégée AOP "Jambon Noir de Bigorre" and AOP "Porc Noir de Bigorre", two years later.