Portraits de Tbourida : jeunesse et fierté de la cavalerie traditionnelle marocaine
Au cœur d’une tente marocaine traditionnelle, l’histoire commence. Les tenues de Tbourida sont soigneusement préparées : drâa, saroual, ceinture, babouches et exemplaires du Coran. Dans cet espace imprégné de symboles, de jeunes cavaliers s’habillent mutuellement, s’aident, et s’alignent dans un rituel collectif où se tissent des valeurs de discipline et de solidarité. Au centre de cette dynamique se distingue le nom d’El Aaida Hassan, jeune moqaddem de la région de Guelmim-Oued Noun, chargé de guider sa sorba avec rythme, rigueur visuelle et autorité morale.
Les images s’enchaînent pour raconter cette montée en tension : des instants de motivation partagée dans la tente, aux portraits solennels individuels, jusqu’à l’alignement devant le jury lors de la phase de la Hadda, où chaque détail compte – tenues, posture, coordination. Puis vient le moment décisif : les trois charges de poudre, exigeant une exécution parfaite dans la course, le tir, et l’arrêt collectif. Lors d’un de ces tirs, la sorba de Guelmim-Oued Noun pointe ses fusils vers le sol, en hommage à une tactique saharienne ancienne utilisée pour viser des ennemis retranchés dans des fossés.
Ce reportage photographique dépasse le simple cadre de la représentation. Il explore les liens subtils entre le cavalier et sa monture, entre l’individu et le groupe, entre le geste ancestral et sa transmission contemporaine. Malgré son jeune âge, El Aaida Hassan incarne une relève sereine : il ne se contente pas de reproduire les codes, il les porte avec fierté et leur insuffle un avenir. Un trait d’union vivant entre le patrimoine et le devenir.
Bourida Portraits: Youth and Pride in Morocco’s Traditional Horsemanship
Inside a traditional Moroccan tent, the story unfolds. Tbourida uniforms are carefully laid out: draâ, trousers, belt, yellow slippers, and copies of the Quran. In this symbol-laden space, young riders help one another dress and prepare, performing a collective ritual that reinforces discipline and solidarity. At the heart of this preparation stands El Aaida Hassan, a young Moqaddem from the Guelmim-Oued Noun region, responsible for leading his Sorba with rhythm, visual harmony, and moral authority.
The images progress to narrate the buildup: from moments of motivation shared under the tent, to solemn individual portraits, then alignment before the judges during the Hadda phase, where every detail counts — attire, posture, coordination. Then comes the critical moment: three gunpowder charges requiring precise execution in galloping, synchronized firing, and collective stopping. In one charge, the Guelmim-Oued Noun Sorba directs their rifles downward — a symbolic gesture echoing Saharan warrior tactics once used to target enemies hiding in trenches.
This visual narrative goes beyond performance. It delves into the intimate bond between rider and horse, between individual and group, between ancestral gesture and contemporary transmission. Despite his youth, El Aaida Hassan stands firm at the center of his team. He does not merely imitate; he embodies tradition with pride and guides it forward — a living bridge between heritage and continuity.