Hommage à Charlie et à Jeanne d'Arc
À ceux qui protègent, qui enseignent, qui soignent. À ceux qui élèvent.
Il y a dix ans, le 7 janvier 2015, une blessure s’est ouverte au cœur de la République, de la démocratie. Une plaie vive, encore à vif. Ce jour-là, la France pleurait Charlie. Elle pleurait la liberté d'expression, la laïcité, la fraternité – ces fondements que l’on souhaite inébranlables.
Le lendemain de la tragédie, à travers le portrait de Sara, une âme lumineuse, une femme du monde – j’ai voulu raviver la flamme. Celle de la mémoire. Celle de la vigilance. Celle de la paix. Des bougies rouges sur un chandelier rappelaient que rien n’est jamais acquis.
Cette série est un hommage.
Aux droits fondamentaux. À celles et ceux qui, chaque jour, enseignent, protègent, soignent, informent, questionnent.
À ceux qui éclairent plutôt que d’aveugler.
Aux citoyens, aux artistes, aux penseurs, aux éducateurs, aux protecteurs.
Aux femmes et aux hommes qui refusent de se taire face aux injustices.
Le bonnet phrygien coiffe l’espoir d’une République vivante. Il rappelle que la démocratie n’est pas un mot ancien, mais un souffle à entretenir.
Autour de lui, les bonnets se transforment au fil de ce que l’on trouve sous la main : symboles fragiles, historiques ou contemporains. Des coiffes de lumière dans l’obscur, résistances à l’obscurantisme.
Sara devient ici un symbole : celui de toutes les voix – humaines, animales, végétales, instinctives – que l’on n’écoute pas assez.
Un chat dans ses bras, libre encore dans sa domesticité.
Des sacs plastiques devenus fléaux : absurdité étouffante de notre lien sacré au vivant.
La nature a aussi ses droits. Elle aussi, trop souvent, on l’étouffe.
Je suis fatiguée d’un monde qui brûle, qui saigne, qui hurle.
Fatiguée de la violence, du sang, de l’injustice, des cris.
Et pourtant, je vois encore tant de beauté, tant de douceur possible.
Alors je crée dans la pénombre. Je visualise une pensée.
Pour dire que ça compte.
Pour dire qu’on peut, qu’on doit, continuer de défendre ce qui nous tient debout :
le respect d’un monde qui nous a créés,
de l’art que l’on partage,
de la parole juste,
de l’évolution à travers les époques – pour s’élever, tout en tournant en rond dans le cercle des Lumières…
Cette série est dédiée à celles et ceux qui se lèvent, encore.
Qui veillent, qui enseignent, qui protègent, qui créent, qui écoutent, qui soignent, qui partagent.
À ceux qui refusent la peur et choisissent la lumière.
Même si cette série a dix ans, elle me semble encore actuelle.
Merci Sarah.
Honoring Charlie and the Spirit of Joan of Arc
To those who protect, who teach, who heal. To those who uplift.
Ten years ago, on January 7, 2015, a wound was torn open at the heart of the Republic, of democracy. A raw, still open wound.
That day, France mourned Charlie. It mourned freedom of expression, secularism, fraternity – those pillars we wish to believe unshakable.
The day after the tragedy, through the portrait of Sara – a luminous soul, a woman of the world – I wanted to rekindle the flame.
The flame of remembrance. The flame of vigilance. The flame of peace.
Red candles on a candelabra reminded us that nothing is ever truly won.
This series is a tribute.
To fundamental rights.
To those who, each day, teach, protect, heal, inform, question.
To those who illuminate instead of blinding.
To citizens, to artists, to thinkers, to educators, to guardians.
To the women and men who refuse to remain silent in the face of injustice.
The Phrygian cap crowns the hope of a living Republic.
It reminds us that democracy is not an ancient word, but a breath to be sustained.
Around it, the caps transform using whatever is at hand: fragile, historical or contemporary symbols.
Crowns of light in the dark – resistance against obscurantism.
Sara becomes here a symbol:
A symbol of all voices – human, animal, vegetal, instinctive – that are not heard enough.
A cat in her arms, still free within its domestication.
Plastic bags turned into plagues: a suffocating absurdity in our sacred connection to the living.
Nature, too, has rights. And it too, far too often, is smothered.
I am tired of a world that burns, that bleeds, that screams.
Tired of violence, of blood, of injustice, of cries.
And yet, I still see so much beauty, so much possible gentleness.
So I create in the shadows. I give shape to a thought.
To say it matters.
To say we can – we must – keep defending what holds us upright:
respect for a world that created us,
for the art we share,
for the truth of speech,
for our collective evolution through time – rising, even as we spin within the circle of Enlightenment…
This series is dedicated to those who still rise.
Who keep watch, who teach, who protect, who create, who listen, who heal, who share.
To those who reject fear and choose the light.
Even though this series is ten years old, it still feels current.
Thank you, Sarah.