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LE MONDE PAYSAN RESTE EN DÉTRESSE
Ce samedi 3 février matin à Auch, un rassemblement pacifique a eu lieu au rond-point du Leclerc, réunissant la Confédération Paysanne, le MODEF, la CGT, la FSU et SUD-SOLIDAIRES. Par la suite, les manifestants ont inspecté les produits vendus au Leclerc d'Auch, soulignant la difficulté parfois rencontrée pour déterminer l'origine de certains articles. Ils ont également effectué des comparaisons de prix en fonction de leurs revenus.
Faute de réponse sur le revenu paysan, la confédération paysanne appelle à poursuivre la mobilisation, malgré l'appel de la Fnsea et des Jeunes Agriculteurs à lever les blocages suite aux nouvelles mesures gouvernementales en réponse à la crise agricole. Leurs revendications comprennent la nécessité d'un revenu décent avec des prix rémunérateurs, l'arrêt immédiat des négociations de libre-échange, l'alignement sur les normes européennes et nationales pour tous les produits importés, une réforme de la PAC favorisant les actifs plutôt que la course aux hectares, des aides substantielles à l'agriculture biologique et à son maintien au lieu d'un pseudo-verdissement, entre autres. Ils expriment le désir de défendre la souveraineté alimentaire en demandant un véritable budget à la hauteur d'une politique agricole ambitieuse permettant ainsi des installations nombreuses et vivables, créatrice d'emploi sur les territoires ruraux.
Une disparité significative entre la réalité des petits agriculteurs et celle des grandes exploitations est soulignée. Ces deux groupes ne bénéficient pas des mêmes aides et ne font pas face aux mêmes problématiques. Les petits agriculteurs défendent des valeurs de bon sens sur leur territoire et aspirent à en vivre dignement en produisant des produits de qualité, tout en préservant l'environnement. Ils expriment le paradoxe entre la demande de qualité d'une part et la réticence envers les normes, notamment concernant les pesticides, d'autre part.
La situation du monde paysan est préoccupante, avec une diminution drastique du nombre de fermes, passant de 1,6 million en 1981 à seulement 400 000 en 2019. La majorité de ces petites exploitations subsistent avec des revenus inférieurs à 300 € par mois, ce qui, couplé à un taux de suicide alarmant d'un tous les deux jours, souligne un écart croissant entre les petits exploitants axés sur la qualité de leurs produits, le bien-être animal et l'environnement, et la nécessité pour le consommateur d'obtenir des produits sains pour leur santé et leur environnement. Les petits paysans, gérants d'exploitations à taille humaine, sont des passionnés de leur métier ; ils sont également détenteurs de savoir-faire et contributeurs à la préservation de ce mode de vie rural, qu'il est essentiel de sauvegarder.
THE FARMING WORLD IS STILL IN DISTRESS
On Saturday morning, February 3 in Auch, a peaceful manifestation took place at the Leclerc traffic roundabout, bringing together the Confédération Paysanne, MODEF, CGT, FSU and SUD-SOLIDAIRES. The demonstrators then inspected products sold at the Auch Leclerc supermarket, highlighting the difficulty sometimes encountered in determining the origin of certain items. They also compared prices according to their income.
In the absence of a response to farmers' incomes, the confédération paysanne is calling for mobilization to continue, despite the call from Fnsea and Jeunes Agriculteurs to lift blockades following new government measures in response to the agricultural crisis. Their demands include the need for a decent income with remunerative prices, an immediate halt to free-trade negotiations, alignment with European and national standards for all imported products, CAP reform favoring assets over the race for hectares, substantial aid for organic farming and its maintenance instead of pseudo-greening, among others. They express their desire to defend food sovereignty by calling for a real budget commensurate with an ambitious agricultural policy that will enable a large number of livable farms to be set up, and create jobs in rural areas.
A significant disparity between the reality of small farmers and that of large farms is highlighted. These two groups do not benefit from the same support and do not face the same problems. Small farmers defend common-sense values on their land, and aspire to make a decent living from it by producing quality products, while preserving the environment. They express the paradox between the demand for quality on the one hand, and the reluctance to comply with standards, particularly those concerning pesticides, on the other.
The situation of the farming world is worrying, with a drastic reduction in the number of farms, from 1.6 million in 1981 to just 400,000 in 2019. The majority of these small farms subsist on incomes of less than €300 a month, which, coupled with an alarming suicide rate of one every two days, highlights a growing gap between small farmers focused on the quality of their products, animal welfare and the environment, and the consumer's need for products that are healthy for their health and the environment. Small-scale farmers are passionate about their trade, and are also the holders of know-how and contributors to the preservation of this rural way of life, which it is essential to safeguard.