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Confinés : des amours et des humeurs
On a 25 ans. On habite un appartement d'une ruelle de Perpignan. On s'aime. Ou pas. C'est comme ça depuis les années lycée.
Elle est têtue comme une catalane. Moi entêté comme un kabyle.
Mais nouveauté spéciale 2020 : on confine ensemble. Et c'est long. Et c'est bon. C'est bon mais c'est long.
On se profite. On se soule. On se redécouvre. On se dispute. On se drague.
Nouveau quotidien, l'un sur l'autre, ou quand la salle-de-bain devient un refuge.
Dés lors, plus rien n'est comme avant. Le télé-travail, le ménage et le sport rythment les premiers jours, mais laissent place à de moins bonnes habitudes, au fil des semaines. L'isolement, l'impatience et la flemme nous challengent. Les couples n'y échappent pas. Loin de là. Les petites disputes naissent aussi rapidement que l'appartement devient trop étroit. Les réconciliations se suivent, autant que la vaisselle sale s'empile. Le confinement se vit à travers des ambiances et des réactions variées au sein du couple. Tout y est condensé, extrême, à fleur de peau.
C'est pourquoi j'ai documenté ces différentes phases. Dans les habitudes de notre confinement. Des grimaces spontanées. Des moments dans leur intimité. Pour des diptyques se voulant bruts. De la mocheté sans maquillage. De la beauté sans filtre. En-soi, des ambiances qu'on connaît.
Complicité, agacement, réconfort, lassitude, étouffement, amour : confinés ? Et si on risquait de l'être à nouveau pour la St-Valentin 2021 ?
Confined: lovers and moods
We are 25 years old. We live in an apartment in an alley in Perpignan. We love each other. Or not. It's been like that since the high school years.
She's stubborn like a Catalan. Me stubborn like a Kabyle.
But special novelty 2020: we confine together. And it's long. And it's good. It's good but it's long.
We enjoy ourselves. We get drunk. We rediscover ourselves. We argue. We flirt with each other.
New daily life, one on top of the other, or when the bathroom becomes a refuge.
From then on, nothing is the same anymore. Teleworking, housework and sports set the pace for the first few days, but give way to less good habits as the weeks go by. Isolation, impatience and laziness challenge us. Couples do not escape it. Far from it. Small arguments arise as quickly as the apartment becomes too small. Reconciliations follow one another, as much as the dirty dishes pile up. The confinement is experienced through various moods and reactions within the couple. Everything is condensed, extreme, on the surface of the skin.
This is why I have documented these different phases. In the habits of our confinement. Spontaneous grimaces. Moments in their intimacy. For diptychs that want to be raw. Ugly without make-up. Beauty without a filter. In-self, atmospheres that we know.
Complicity, annoyance, comfort, weariness, suffocation, love: confined? What if we risk being confined again for Valentine's Day 2021?