MNA en quête de reconnaissance
Depuis 2018, au pic de la crise migratoire, jamais ces jeunes originaires d?Afrique Subsaharienne, n?ont e?te? aussi nombreux dans les rues de Paris. A peine sortis de l?enfance, ils ont quitte? leur famille, affronte? tous les dangers, supporte? le racisme, les risques kidnappings et les demandes de ranc?on, brave? la traverse?e du Sahara et de la Me?diterrane?e, dans un seul espoir : Obtenir le statut tre?s protecteur de Mineurs non accompagne?s (MNA) qui garantit une prise en charge par l?ASE (l?aide sociale a? l?enfance). Avec au bout, la promesse d?une mise a? l?abri, d?une formation, et la possibilite?, a? terme, d?e?tre re?gularise?. Ils sont des milliers a? en re?ver. Re?sultat : la vague des arrive?es, qui s?e?tait tarie pendant la crise du covid, est repartie de plus belle. 19 000 jeunes ont e?te? accueillis en 2023 et pris en charge par l?ASE, 30 % de plus qu?en 2022. Ils sont 400 000 aujourd?hui en France.
A Paris, qui concentre avec la Seine-Saint-Denis plus de la moitie? des arrive?es en France, l?afflux est impressionnant : 10 000 jeunes se sont pre?sente?s devant les services d?e?valuations des mineurs l?an passe?. Majoritairement des garc?ons, age?s disent ils pour la plupart, de 16 ou 17 ans. Ils n?e?taient que 1 500 en 2014 ; Tous ne de?crochent pas le pre?cieux se?same : Soupc?onne?s de tricher sur leur a?ge et d?e?tre majeurs, 70 a? 80 % d?entre eux, de?boute?s au terme du processus d?e?valuation sociale, se retrouvent a? la rue, sans droits, ni solutions. Ou? aller ? Tous les services d?he?bergement sont sature?s. Aucune chance pour un garc?on d?avoir une place par le 115. Ils sont seuls, livre?s a? eux-me?mes.
Parmi les recale?s, beaucoup, conseille?s part les associations comme Utopia 56, de?posent un recours devant un juge pour enfants, avec un avocat commis d?office, et une bonne chance, selon la sensibilite? du juge, d?obtenir in fine gain de cause. C?est ce qu?on fait Abderhamane et
Younoussa. Mais les tribunaux sont eux aussi engorge?s. De?lai d?attente : 6 a? 12 mois en moyenne, parfois plus. A la merci de tous les dangers, de tous les trafics. « Ces mois d?errance, sans prise en charge e?ducative, sont catastrophiques. Parfois, on n?arrive plus a? les re?cupe?rer » de?plore Mehdi Mokrani, de?le?gue? ge?ne?ral d?Alteralia, l?association d?insertion par le logement qui ge?re entre autre l?ame?nagement des gymnases parisiens.
Beaucoup de ces jeunes, comme Younsoussa et Abderhamane sont originaires de Guine?e Conakry. Voila? plusieurs anne?es que ce pays francophone en de?she?rence arrive dans le trio de te?te des pays pourvoyeurs de jeunes migrants, avec le Mali et la Co?te d?Ivoire. Aux yeux de l?administration, tous les jeunes qui affluent de ce pays en de?liquescence ou? les services d?e?tat civil sont particulie?rement de?faillants, sont suspects. La plupart arrivent sans documents, ou avec des extraits d?acte de naissance suspects. Tous ou presque sont soupc?onne?s de mentir sur leur a?ge.
Unaccompanied minors in search of recognition
Since 2018, at the peak of the migration crisis, there have never been so many young people from Sub-Saharan Africa in the streets of Paris. Barely out of childhood, they left their family, faced all the dangers, endured racism, the risk of kidnapping and ransom demands, braved the crossing of the Sahara and the Mediterranean, with only one hope: Obtaining status very protective of unaccompanied minors (UMA) which guarantees care by the ASE (social assistance for children). With at the end, the promise of shelter, training, and the possibility, ultimately, of being regularized. There are thousands of them who dream of it. Result: the wave of arrivals, which had dried up during the covid crisis, has started again with a vengeance. 19,000 young people were welcomed in 2023 and supported by the ASE, 30% more than in 2022. There are 400,000 today in France.
In Paris, which with Seine-Saint-Denis concentrates more than half of arrivals in France, the influx is impressive: 10,000 young people presented themselves to the juvenile assessment services last year. Mostly boys, most of them say 16 or 17 years old. There were only 1,500 in 2014; Not everyone gets the precious ticket: Suspected of cheating on their age and of being adults, 70 to 80% of them, rejected at the end of the social evaluation process, find themselves on the street, without rights or solutions. . Where to go ? All hosting services are saturated. No chance for a boy to get a place by 115. They are alone, left to their own devices. Among those rejected, many, advised by associations like Utopia 56, file an appeal before a children's judge, with a court-appointed lawyer, and have a good chance, depending on the judge's sensitivity, of ultimately winning their case.