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La nuit, nous rêvons de notre jardin
Le 20 septembre 2023, les autorités du Haut-Karabakh ont capitulé. L’offensive militaire du 19 septembre, faisant suite à neuf mois de blocus imposés à ce territoire et à ses habitants par l’Azerbaïdjan, n’a laissé aucune chance de résistance.
S’ajoutant au 50 000 réfugiés ayant déjà quitté le Haut-Karabakh entre 2020 et 2022, plus de 100 000 personnes ont fui ce territoire pour rejoindre l’Arménie, pays dont ils ne sont pas officiellement les citoyens, bien que la plupart détiennent des passeports arméniens.
La nuit, nous rêvons de notre jardin est une phrase extraite d’un entretien mené avec une famille de réfugiés du Haut-Karabakh. Le projet vise à construire un corpus de portraits de familles et de témoignages, avec la volonté de garder trace des conséquences de cet exode, en représentant avec dignité celles et ceux qui l’ont vécu.
Pour l'instant, je me suis intéressé aux familles qui ont trouvé refuge au plus près de la frontière avec l’Azerbaïdjan quelques semaines seulement après leur départ forcé. Souvent précaires et issues du monde rural, elles ont été attirées dans ces zones en raison des loyers attractifs, ou bien simplement car elles n’avaient nul part d’autre où aller. Je les ai rencontrées à Vardenis, ville surplombée par des montagnes où les azéris ont installé leurs positions, ou bien dans la région du Syunik convoitée par Bakou.
When it's dark, we dream about our garden
On September 20, 2023, the authorities of Nagorno-Karabakh capitulated. The military offensive of September 19, following nine months of blockade imposed on this territory and its inhabitants by Azerbaijan, left no chance of resistance.
In addition to the 50,000 refugees who have already left Nagorno-Karabakh between 2020 and 2022, over 100,000 people have fled this territory to Armenia, a country of which they are not officially citizens, although most of them hold Armenian passports.
When it's dark, we dream of our garden is a phrase taken from an interview with a refugee family from Nagorno-Karabakh. The aim of the project is to build up a corpus of family portraits and testimonials to keep a record of the consequences of this exodus, by representing with dignity those who lived through it.
For the time being, I've met families who found refuge as close as possible to the border with Azerbaijan, just a few weeks after their forced departure. Often precarious and from rural backgrounds, they were drawn to these areas by the attractive rents, or simply because they had nowhere else to go. I met them in Vardenis, a town overlooked by mountains where the Azeris have set up their positions, or in the Syunik region coveted by Baku.