Chez les derniers païens du Pakistan, la mort fait vivre une culture à l'agonie
Lorsqu'un membre de la communauté décède, l'entièreté des 3 vallées Kalash converge au temple pour célébrer la vie et la mort du défunt. Ils sacrifient une quarantaine de chèvres pour nourrir l'ensemble de la communauté. Femmes et hommes dansent ensemble autour du corps au rythme des tambours et des gémissements de l'assemblée à la lumière des feux de joie disposés aux quatre coins du lieu saint. La cérémonie dure 3 jours et 2 nuits sans discontinuer. Lors de la dernière matinée de rites, avant la mise en bière, les danses transcendantales atteignent leur paroxysme. La communauté toute entière semble s'être enfin rassemblée autour du défunt et tout bat plus fort, les rythmes, les sons, les danses. Lorsque le corps est extirpé hors du temple il est salué par des tirs de fusils et il est ensuite enterré avec des offrandes et ses bien personnels au cimetière du village. Il y a encore quelques années les cercueils étaient disposés sur le sol, à l'air libre dans les cimetières mais les pillages réguliers des tombes les ont forcé à devoir les enfouir.
Au début du XIXème siècles on dénombrait pas moins de 100 000 Kalash. Ils seraient aujourd'hui environ 4 000, faisant d'eux actuellement la plus petite minorité du Pakistan. Leur population diminue progressivement due à une assimilation au modèle Pakistanais par le biais de l'école et de l'apprentissage du coran, annihilant peu à peu leur religion et faisant oublier leur culture auprès des jeunes générations.
Malgré cette constante et insidieuse pression, les Kalash préservent depuis des millénaires leurs traditions par la pratique de leurs rites, les rattachant indéniablement à leur culture ancestrale. Ils font alors difficilement perdurer leur patrimoine culturel malgré les dires de certains qui ne leur donneraient plus que quelques décennies avant leur extinction.
Among Pakistan's last pagans, death sustains a dying culture
When a member of the community dies, the entire 3 Kalash valleys converge at the temple to celebrate the life and death of the deceased. Some forty goats are sacrificed to feed the entire community. Men and women dance together around the body, to the rhythm of the drums and the groans of the congregation, under the light of bonfires set up around the holy site. The ceremony lasts 3 days and 2 nights without interruption. On the last morning of rites, before the burial, the transcendental dances reach their climax. The whole community seems at last to have gathered around the deceased, and everything beats faster - the rhythms, the sounds, the dances. When the body is removed from the temple, it is greeted with gunfire and then buried with offerings and personal belongings in the village cemetery. Until a few years ago, coffins were laid out on the ground in the open air in cemeteries, but regular looting of tombs forced them to be buried.
At the beginning of the 19th century, there were no fewer than 100,000 Kalash. Today they number around 4,000, making them Pakistan's smallest minority. Their population is gradually dwindling as they assimilate into the Pakistani model through schooling and learning the Koran, gradually annihilating their religion and making younger generations forget their culture.
Despite this constant and insidious pressure, the Kalash have preserved their traditions for millennia through the practice of their rites, linking them undeniably to their ancestral culture. They are therefore struggling to preserve their cultural heritage, despite the claims of some that they have only a few decades left before their extinction.