UKRAINE – EVACUATION DE BLESSES DE LA LIGNE DE FRONT
Donbass, avril 2025 — Dans la région de Donetsk, les combats se poursuivent avec intensité. Récemment, dans une tranchée ukrainienne, une nouvelle attaque lancée par les forces russes a été repoussée par l’infanterie ukrainienne après un affrontement rapproché particulièrement violent. Peu après, une attaque de drones a frappé les positions ukrainiennes, causant plusieurs blessés graves. Parmi eux, un soldat a dû être amputé d’un pied dans l’hôpital de campagne non loin de là où il avait été évacué par son unité.
Rapidement stabilisés par les équipes médicales militaires, les blessés les plus graves doivent être évacués vers les hôpitaux de Dnipro, à une centaine de kilomètres de la position. C’est dans ce contexte que l’équipe de volontaires du docteur Rusya, appartenant au bataillon médical des Hospitaliers, est appelée à intervenir. Basée dans une très modeste maison d’un petit village situé à proximité de la ligne de front, l’équipe médicale est prête à partir en moins d’un quart d’heure après l’appel.
L’équipe de ce jour est composée de quatre femmes volontaires : Tatyana, Yulia, Olha et Marichka. Âgées de 23 à 40 ans, elles viennent d’horizons divers — cinéma, informatique, finance, énergies renouvelables, mais partagent un même engagement : celui de soigner et de sauver des vies, au cœur d’une guerre qui dure depuis plus de trois ans. Leur devise, commune à tous les membres des Hospitaliers : « Pour le bien de chaque vie ».
Leur moyen d’intervention est un bus médicalisé, baptisé « Autriche » en mémoire d’une collègue décédée en mission, dont le portrait orne désormais le véhicule. Ce bus est équipé pour prendre en charge plusieurs blessés en état critique, avec tout le matériel de soins nécessaire à une évacuation sous tension.
Le trajet jusqu’au point d’extraction prend environ une heure. À leur arrivée, les trois blessés les plus sévèrement touchés sont embarqués à bord sur des civières via un système de levage spécialement aménagé et situé à l’arrière du bus. Cinq à six autres soldats, atteints plus légèrement, montent par leurs propres moyens.
Durant le trajet de retour, chaque membre de l’équipe se consacre aux soins : stabilisation des paramètres vitaux, administration de médicaments, surveillance continue. L’ambiance reste concentrée et calme. Une fois arrivés à Dnipro, les blessés sont confiés au personnel hospitalier local, qui assure leur prise en charge de longue durée.
Mais la mission ne s’arrête pas là. Une fois de retour à leur base, les infirmières nettoient et désinfectent le bus, reconditionnent le matériel médical et se préparent pour la prochaine intervention. Dans leur logement spartiate, une maison exiguë de trois pièces où les lits superposés remplissent presque tout l’espace, elles trouvent un moment de répit : un repas rapide, quelques échanges, avant de se reposer quelques heures.
Cette rotation dure quinze jours. Ensuite, une relève prend le relais, et les membres de l’équipe peuvent regagner leurs foyers et leurs activités professionnelles avant une prochaine convocation. Ces femmes volontaires continueront, comme tant d’autres, à se relayer pour maintenir le lien vital entre le front et l’arrière, dans un combat humanitaire aussi essentiel que celui mené sur la ligne de front.
UKRAINE - EVACUATION OF WOUNDED FROM THE FRONT LINE
Donbass, April 2025 - The fighting in the Donetsk region continues apace. Recently, in a Ukrainian trench, a new attack by Russian forces was repulsed by Ukrainian infantry after a particularly violent close encounter. Shortly afterwards, a drone attack hit Ukrainian positions, causing several serious injuries. Among them was a soldier who had to have a foot amputated in the field hospital not far from where he had been evacuated by his unit.
Quickly stabilised by military medical teams, the most seriously injured had to be evacuated to hospitals in Dnipro, around 100 kilometres from the position. It was against this backdrop that Dr Rusya's team of volunteers from the Hospitaliers medical battalion was called in. Based in a very modest house in a small village close to the front line, the medical team was ready to leave within 15 minutes of the call.
Today's team is made up of four female volunteers: Tatyana, Yulia, Olha and Marichka. Aged between 23 and 40, they come from diverse backgrounds - cinema, IT, finance, renewable energy - but share the same commitment: to caring for and saving lives in the midst of a war that has been going on for more than three years. Their motto, common to all members of Les Hospitaliers: ‘For the good of every life’.
Their means of intervention is a medical bus, named ‘Austria’ in memory of a colleague who died on mission, whose portrait now adorns the vehicle. The bus is equipped to take care of a number of critically injured people, with all the medical equipment needed for a live evacuation.
The journey to the extraction point takes around an hour. On arrival, the three most severely injured are taken on board on stretchers via a specially fitted lifting system at the rear of the bus. Five or six other soldiers with more minor injuries boarded on their own.
On the return journey, each member of the team focuses on care: stabilisation of vital parameters, administration of medication, continuous monitoring. The atmosphere remains concentrated and calm. Once they arrive in Dnipro, the injured are handed over to the local hospital staff for long-term care.
But the mission doesn't end there. Once back at their base, the nurses clean and disinfect the bus, repackage the medical equipment and prepare for the next operation. In their spartan accommodation, a cramped three-room house where the bunk beds fill almost all the space, they find a moment of respite: a quick meal, a few exchanges, before resting for a few hours.
This rotation lasts a fortnight. After that, a relief team takes over, and the team members can return to their homes and professional activities before the next convocation. These women volunteers, like so many others, will continue to take turns to maintain the vital link between the front and the rear, in a humanitarian struggle that is just as essential as the one being waged on the front line.