Les reclus du Collectif Schaeffer
Ils sont dans leur grande majorité arrivés de Côte-d'Ivoire, parfois du Mali ou du Burkina-Faso, pour trouver un travail, étudier ou fuir un danger. A leur arrivée en France, beaucoup se sont retrouvés à Aubervilliers, où vit une importante communauté ivoirienne. A partir de novembre 2016, une quarantaine d?entre eux se sont installés dans des grands garages désaffectés situés sur un terrain vague de la ville. Le nom de la rue, Schaeffer, donnera son nom à leur collectif. Mais un projet immobilier de résidences va bientôt voir le jour, et la police les expulse des lieux en août 2018.
Après plusieurs mois de recherches, ils sont arrivés à l'automne 2018 dans cet ancien supermarché situé en contrebas de l'A86, un grand hangar vide ne disposant que d'un seul point d'eau. Rejoints par les membres du Collectif Colonel-Fabien, également expulsés, ils sont aujourd'hui plus d'une centaine d'hommes à cohabiter dans cet espace quasi-carcéral, où la lumière extérieure ne pénètre que par quelques maigres interstices.
Soutenu par quelques habitants d'Aubervilliers et plusieurs associations, le collectif a élaboré une charte régissant la vie en communauté. Avec notamment des équipes tournantes pour la sécurité, l'assainissement du lieu et l'organisation des manifestations.
"On demande la régularisation de tous les camarades et un hébergement pour ceux qui ont obtenu leur titre de séjour", résume Aboubacar, l'un des six délégués du collectif rebaptisé Schaeffer-Colonel Fabien. Qu'ils soient migrants sans-papiers ou demandeurs d'asile, seuls une poignée d'entre eux gagnent un peu d'argent en travaillant de manière illégale sur des chantiers, dans des entreprises de nettoyage ou de livraison à domicile.
The recluses of the Schaeffer Collective
The vast majority of them arrived from Côte d'Ivoire, sometimes from Mali or Burkina Faso, to find work, to study or to escape danger. When they arrived in France, many went directly to Aubervilliers, where a large Ivorian community lives. From November 2016, around forty of them settled in large disused garages located on a vacant lot in the town. The name of the street, Schaeffer, gave its name to their collective. But a residential real estate project is about to come out, and the police evicts them from the premises in August 2018.
After several months of searching, they arrived in autumn 2018 in this former supermarket located below the A86 highway, a large empty shed with only one water tap. Joined by members of the Collectif Colonel-Fabien, also expelled, they are now more than a hundred men living together in this quasi-carceral space, where the outside light only penetrates through a few small gaps.
Supported by a few inhabitants of Aubervilliers and several associations, the collective has drawn up a charter governing community life. It includes rotating teams for security, site clean-up and the organisation of protests.
"We are asking for the regularisation of all comrades and accommodation for those who have obtained their residence permit," says Aboubacar, one of the six delegates of the collective, renamed Schaeffer-Colonel Fabien. Whether they are undocumented migrants or asylum seekers, only a handful of them earn a bit of money by working illegally on building sites, in cleaning companies or in home delivery field.