Variations sur fil majeur
Le Mali a été l'un des pays d'Afrique choisi par la France coloniale pour fournir en matière première la filière textile de la métropole. C'est en grande partie autour de cette culture d'exportation que s'est développé le pays. L'or blanc faisait vivre au début des années 2000 le tiers de la population malienne. Lorsque à cette période survient la crise du coton liée aux subventions américaines et européennes à leur propre production, des milliers de cotonculteurs maliens se retrouvent menacés. Dans le même temps, la disparition programmée de la CMDT, (Compagnie Malienne pour le Développement des Textiles), qui a joué un rôle considérable en matière d'éducation, de santé et d'aménagement du territoire plonge les travailleurs du coton dans une profonde inquiétude.
En 2008, un accord signé entre l'UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest Africaine) et la Région Bretagne réunit autour du coton biologique et équitable des industriels du Grand-Ouest français et des cotonculteurs d'Afrique de l'Ouest. Il prévoit de financer la conversion au coton biologique de milliers de paysans maliens et burkinabés, Il doit permettre en contrepartie d'approvisionner la filière textile du Grand-Ouest en matière première de qualité. Cette conversion semble ouvrir une voie parallèle à tous ces cotonculteurs qui subissent durement les effets de la crise du coton. Lors de deux séjours entre 2008 et 2009, j'ai entrepris un voyage le long de cette filière au Mali, à la rencontre de lieux et de travailleurs confrontés à un monde et une économie en mutation. Alors que je suivais déjà cet itinéraire, la crise financière mondiale a rattrapé peu à peu certains des acteurs de la filière.
Ce travail a donné naissance en 2010 à une exposition photographique sur la filière : Variation sur Fil Majeur présenté par le Musée de Bretagne et Rennes Métropole avec le partenariat des Tissus d?Avesnières.
Variations on Cotton thread
Mali was one of the countries of Africa chosen by colonial France to provide raw materials for the textile industry of the metropolis. It was largely around this export culture that the country developed. In the early 2000s, white gold made a third of the Malian population live. When the cotton crisis - linked to US and European subsidies to their own production - comes to the fore, thousands of Malian cotton growers are threatened. At the same time, the planned disappearance of the CMDT (Malian Textile Development Company), which has played a considerable role in education, health and territorial development, plunges cotton workers into a Deep concern.
In 2008, an agreement signed between the WAEMU (West African Economic and Monetary Union) and the Brittany Region brought together organic and fair-trade cotton producers from the French West and cotton growers in West Africa. It plans to finance the conversion to organic cotton of thousands of Malian and Burkinabe peasants. It must allow in return to supply the textile industry of the West with quality raw materials. This conversion seems to open a parallel path to all those cotton growers who suffer harshly from the effects of the cotton crisis. During two visits between 2008 and 2009, I embarked on a journey along this route in Mali, to meet places and workers confronted with a changing world and economy. While I was already following this route, the global financial crisis has gradually caught up with some of the players in the sector.
This work gave birth in 2010 to a photographic exhibition on the branch: Variation sur Fil Majeur presented by the Musée de Bretagne and Rennes Métropole with the partnership of Tissus d'Avesnières