Entre les blocs
L'endroit ressemble à une ville en train de disparaître derrière la végétation. Une carrière de pierre de taille, utilisée de l’époque romaine jusqu’au XXe siècle, classée monument historique en 1991, toute proche de la Nationale, remplaçante d’une départementale désuète, a fait son temps. Une nouvelle carrière, juste en face, a pris le relais, aux blocs parfaitement blancs utilisés pour la restauration des monuments nîmois et qui déjà montre les signes de l’envahissement végétal qui la guette.
La carrière de Barutel, désertée et solitaire, conserve encore quelques traces de vie, et de mort, comme un dernier souffle encore perceptible. Entre ces énormes blocs de pierre, dans les interstices de la roche, il y a des vies, des simulacres de vies.
À quelques encablures du centre-ville, les murs ciselés manuellement par les Romains et jusque dans les années 1990, dévoilent des habitats précaires qui ont surgi ça et là où semblent avoir laissé leur empreinte quelques invisibles, riders et autres graffeurs, marqueurs ô combien stéréotypés de l’activité urbaine s’il en est.
Between the blocks
It seems like a city is disappearing behind the vegetation. A cut stone quarry, used from Roman times until the 20th century and listed as a national monument in 1991, very close to the national road, replacing an obsolete departmental road, has had its day. A new quarry, just opposite, has taken over, with perfectly white blocks used for the restoration of monuments of Nimes, and which is already showing signs of the vegetation encroaching upon it.
The Barutel quarry, deserted and solitary, still preserves some traces of life, and of death, like a last breath still perceptible. Between these enormous blocks of stone, in the interstices of the rock, there are lives, simulacra of lives. A stone's throw from the city center, the walls, hand-carved by the Romans and up until the 1990s, reveal precarious habitats that have sprung up here and there where a few invisible people, riders and other graffiti artists, seem to have left their mark, oh so stereotypical markers of urban activity if ever there were any.