Comme une romanité du futur
Les impressionnants travaux hydrauliques réalisés après les inondations de 1988, en particulier sur les cours d’eau des Cadereaux au nord de Nîmes, ont créé une zone d’espaces plus ou moins vides de vie. Ces espaces réservés à l’écoulement des eaux de pluie prennent une part importante du territoire mais sont devenus quasiment invisibles. Ils constituent désormais un patrimoine qui n’est pas spécialement mis en valeur, peut-être parce que son rôle reste secondaire et sa construction particulièrement brute, basique. Et pourtant, il y a un rapport d’architecture au temps, à la mémoire, et pour une ville dite “romaine”, certains lieux rappellent ce passé historique : les agoras et les voies romaines.
Comme une romanité du futur.
Dans cette deuxième ville, sorte de ville souterraine, se révèle une architecture qui n’est pas pensée pour les humains tant par les dimensions des ouvrages que dans les structures elles-mêmes. Enrochements, déversoirs, grilles, piquets en fer, chenaux étroits, tunnels autorisent toutefois, par un trou béant, une passerelle, le passant à traverser, surveiller, observer ces lieux somme toute inhospitaliers. Comme une romanité du futur propose une déambulation dans ce boyau inconfortable dévoilant la transformation progressive d’un paysage rural vers un paysage urbanisé à l’extrême.
Ce projet a été réalisé dans le cadre du festival Les Villes Invisibles #4, pour le groupe de recherche Regards sur la Ville.
Like a Romanity of the future
The impressive hydraulic works carried out after the 1988 floods, particularly on the Cadereaux rivers north of Nimes, created an area of spaces more or less devoid of life. These spaces reserved for the drainage of rainwater take up a significant portion of the territory but have become virtually invisible. They now constitute a heritage that is not particularly highlighted, perhaps because their role remains secondary and their construction particularly crude and basic. And yet, there is an architectural relationship to time, to memory, and for a so-called "Roman" city, certain places recall this historical past: the agoras and the Roman roads.
Like a Romanity of the future.
In this second city, a sort of underground city, an architecture is revealed that was not designed for humans, both in the dimensions of the structures and in the structures themselves. Rockfill, spillways, railings, iron stakes, narrow channels, and tunnels nevertheless allow, through a gaping hole, a footbridge, allowing passers-by to cross, monitor, and observe these ultimately inhospitable places. Like a Romanity of the future offers a stroll through this uncomfortable tunnel, revealing the gradual transformation of a rural landscape into an extremely urbanized one.
This project was carried out as part of the Invisible Cities #4 festival, for the research group Regards sur la Ville.