Manifestation contre le non-lieu dans l'affaire du chlordécone
Le chlordécone, pesticide organochloré, est autorisé sur les territoires français à partir de 1972 et utilisé à grande échelle dans les bananeraies antillaises pour lutter contre le charançon pendant les décennies suivantes.
Classé cancérogène probable par l'OMS depuis 1979 (et interdit aux Etats-Unis depuis 1975), le chlordécone ne devient prohibé en France qu'en 1989, mais continue d'être utilisé en Martinique et en Guadeloupe jusqu'à 1993 à la demande des planteurs.
Il faudra environ 700 ans pour que la molécule ne soit plus présente dans les sols antillais. D'ici là, légumes racines mais aussi poissons et crustacés d'eau douce sont particulièrement contaminés. En revanche les fruits, parmi lesquels la banane, sont ironiquement sains.
Si les ouvriers agricoles sont les premiers touchés par les conséquences sanitaires de cette substance toxique, 90 % de la population de Martinique et de Guadeloupe est contaminée au chlordécone. Les deux îles détiennent le record mondial du cancer de la prostate. Mais la recherche ne fait que commencer. Cancers du sein, endométrioses, troubles de la grossesse et du développement de
l'enfant... Les conséquences sont multiples même s'il est difficile de prouver un lien direct de cause à effet.
Les victimes du chlordécone se sont constituées partie civile et ont déposé une première plainte en 2006. Fin janvier 2021, au cours d'une réunion avec les magistrats du TGI de Paris, les avocats de la partie civile apprennent le potentiel classement de l'affaire suite à une possible prescription des faits et à l'égarement de quelques pièces probantes.
Protest against dismissal in the chlrodecone case
Chlordecone, an organochlorine pesticide, was authorized for use in France in 1972 and was used on a large scale in the banana plantations in the French West Indies to control the weevil during the following decades.
Classified as a probable carcinogen by the WHO since 1979 (and banned in the United States since 1975), chlordecone only became prohibited in France in 1989, but continued to be used in Martinique and Guadeloupe until 1993 at the request of the planters.
It will take about 700 years before the molecule is no longer present in West Indian soils. Until then, root vegetables but also fish and freshwater shellfish are particularly contaminated. On the other hand, fruits, including bananas, are ironically healthy.
If farm workers are the first to be affected by the health consequences of this toxic substance, 90% of the population of Martinique and Guadeloupe is contaminated with chlordecone. The two islands hold the world record for prostate cancer. But research is only just beginning. Breast cancer, endometriosis, pregnancy and child development disorders...The consequences are multiple even if it is difficult to prove a direct link between cause and effect.
The victims of chlordecone have formed a civil party and filed a first complaint in 2006. At the end of January 2021, during a meeting with the magistrates of the TGI of Paris, the lawyers of the civil party learned of the potential classification of the case following a possible prescription of the facts and the misplacement of some probative documents.