Jimmy, chauffeur chez UBER
Une journée avec Jimmy, 30 ans, chauffeur chez UBER à Marseille.
Sujet au coeur des présidentielles, l'ubérisation de la société concerne en premier lieu, les chauffeurs UBER.
Jimmy pour payer sa voiture, ses assurances (presque 200 € par mois), les commissions d'UBER, ses charges (en auto-entreprises ou SASU) , doit faire un chiffre de 6000 € par mois pour se faire un salaire de 1300 € net.
Pour ça, il est obligé de soit travailler pour d'autres sociétés (chauffeurs privés en direct avec les clients, ou marchés de niche type convoyage en aéroport) ou de travailler 9 à 10heures par jours, 5 à 6 fois par semaine.
De grosses semaines sans bien évidemment de congés payés ni même de droits au chômage puisqu'ils ne sont pas embauchés par UBER, qu'ils sont sous-traitants et qu'ils peuvent se faire "résilier" de l'application du jour au lendemain.
Jimmy m'a confié qu'au delà de 8 heures de conduite par jour, il n'y arrive pas, son corps refuse. Son dos, ses jambes lui font mal même quand le salaire est alléchant. Pendant l'Euro la demande était énorme et malgré tout il ne pouvait pas conduire plus de 12 heures. Il rentrait physiquement épuisé avec l'application toujours en demande.
Malgré un bureau à Marseille, lorsque Jimmy leur envoie un message via l'application pour une réclamation concernant un litige client ou une demande RH (pour une baisse d'activité par exemple), la société répond par un email type sans prendre en considération ni sa localisation ni son ancienneté. Jimmy est déçu par ce mépris, il aimerait un peu plus de considération.
De toutes façons, comme il me l'a dit à la fin de notre journée, Uber vient de conclure un partenariat avec Volvo pour le développement des voitures autonomes, "on file de l'argent à des gens pour payer notre suppression, mais ça va, je pense qu'on a encore 10 ans devant nous...."
Contact de Jimmy disponible pour une interview rédacteur.
Merci de faire votre demande à franck@fbessiere.fr