Nego Fugido – Théâtre de résistance au Brésil
La série présentée ici est un regard sur des manifestations culturelles liées aux peuples de la diaspora africaine, arrachés de leurs territoires pour être envoyés au Brésil comme esclaves. Une fois arrivés au Brésil, les esclaves qui arrivaient à fuir leurs oppresseurs pouvaient parfois trouver refuge dans des territoires bien cachés, les quilombos. Parmi les innombrables manifestations culturelles liées aux peuples Bantous, Yorubas, Fon et Ewe, Mandés, Minas, Hausas, Ashantis, Malinkés, Nego fugido (noir fugitif) est l'une des plus importantes manifestations de l’état de Bahia. Nego fugido n’est pas inscrit dans les livres de l’histoire o cielle du Brésil, et les registres perme ant de dater la période de sa naissance sont inexistants, mais le recueil des traditions orales et des témoignages remonte à la période du XIXe siècle. Nego Fugido est une cérémonie théâtrale qui a émergé à Acupe, territoire quilombola situé dans les environs de la ville de Santo Amaro. Ce e cérémonie est née principalement pour faire parler des morts et des malheurs causés par les siècles d’esclavage. Parmi ses personnages, on compte les “negas”, “capitães do mato”, la “police”, “l’empereur” et la “princesse”, qui représentent la lu e contre l’esclavage. Contrairement à ce qui a été écrit par “l’histoire o cielle”, où la fin de l’esclavage au Brésil aurait été “accordée” par la bonne volonté de la famille royale, Nego Fugido raconte une histoire marquée par les lu es des peuples quilombolas, qui sont les véritables acteurs historiques de la conquête de leur liberté. Ce e histoire est celle de leur rébellion et de leur combat pour arracher leur liberté des mains des seigneurs. Les cérémonies théâtrales de Nego Fugido ont lieu tous les dimanches du mois de juillet dans les rues d’Acupe. Nego Fugido est une démonstration de la résistance culturelle au fil du temps comme un facteur générateur et de maintien d’une culture de résistance.
Fugitive Black
The series presented here is a reflection on cultural manifestations linked to the peoples of the African diaspora, who were torn from their territories to be sent to Brazil as slaves. Once in Brazil, those who managed to escape their oppressors could sometimes find refuge in remote and hidden territories known as quilombos.
Among the countless cultural expressions associated with the Bantu, Yoruba, Fon and Ewe, Mandé, Mina, Hausa, Ashanti, and Malinké peoples, Nego Fugido ("the fugitive Black") is one of the most important manifestations in the state of Bahia. Nego Fugido is not recorded in Brazil’s official history books, and there are no archival records to determine its exact origin, but oral traditions and testimonies trace it back to the 19th century.
Nego Fugido is a theatrical ceremony that emerged in Acupe, a quilombola territory located near the city of Santo Amaro. This ceremony was born mainly to give voice to the dead and to the pain caused by centuries of slavery. Among its characters are the negas, the capitães do mato (slave hunters), the police, the emperor, and the princess, who all represent the fight against slavery. Contrary to what is written in the “official history” — which claims that the abolition of slavery in Brazil was “granted” by the goodwill of the royal family — Nego Fugido tells a story marked by the struggles of quilombola communities, who were the true historical agents in the conquest of their freedom. It is a story of rebellion and of fighting to tear freedom from the hands of the oppressors.
The theatrical ceremonies of Nego Fugido take place every Sunday in July, in the streets of Acupe. Nego Fugido is a powerful demonstration of cultural resistance over time — a force that generates and sustains a culture of struggle and remembrance. Acupe, Brazil - July 2025.