Littoral Marseille
Quand j'ai commencé à photographier Marseille, il y a un an, je ne connaissais pas la ville. Je suis partie avec, en tête, cette phrase de Cendrars : « Marseille est une ville selon mon coeur. (...) C'est qu'ici tout a l'air d'avoir été relégué : la mer, derrière des collines désertiques, le port, au diable vauvert, si bien que l'on peut aimer jusqu'à ses laideurs : le moutonnement interminable de ses tristes maisons de rapport, ses ruelles enchevêtrées, les usines neuves et les raffineries, les palais à l'italienne des nouveaux riches. Tout semble perdu en ville et, réellement, tout cela n'a aucune espèce d'importance. »
Comme Cendrars, à chaque fois, je cherchais la mer. Mon dispositif était le suivant : en sortant gare Saint-Charles, je prenais le bus 82 vers Endoume au sud ou le 35 qui traverse les quartiers nord jusqu'à l'Estaque. Ce sont les deux bus qui parcourent le littoral marseillais. Mais la mer, on ne la voit que par instant : sur la plage des Catalans et sur certains segments de la Corniche. Le reste du temps, la mer se dérobe. Au sud, il faut prendre des ruelles et passer sous des portiques. Au nord, traverser des ronds-points et des embranchements d'autoroute. Longer le port. Je me suis souvent sentie perdue. Perdue dans un paradis de douceur, de silence et de mer au sud. Au nord, dans l'âpreté d'un paysage industriel, souvent abandonné, cassé. Pourtant, partout les mêmes couleurs, la même lumière et la même façon d'être dehors, ensemble, désinvoltes. Parce que sans doute tout cela n'a aucune esp!èce d'importance.
Ma démarche n'est pas sociologique, mais elle cherche à s'ancrer du côté du documentaire artistique. C'est pourquoi j'ai décidé de présenter côte à côte les quartiers nord et sud de ce littoral pour faire ressortir leur identité commune.
Littoral Marseille
Quand j'ai commencé à photographier Marseille, il y a un an, je ne connaissais pas la ville. Je suis partie avec, en tête, cette phrase de Cendrars : « Marseille est une ville selon mon coeur. (...) C'est qu'ici tout a l'air d'avoir été relégué : la mer, derrière des collines désertiques, le port, au diable vauvert, si bien que l'on peut aimer jusqu'à ses laideurs : le moutonnement interminable de ses tristes maisons de rapport, ses ruelles enchevêtrées, les usines neuves et les raffineries, les palais à l'italienne des nouveaux riches. Tout semble perdu en ville et, réellement, tout cela n'a aucune espèce d'importance. »
Comme Cendrars, à chaque fois, je cherchais la mer. Mon dispositif était le suivant : en sortant gare Saint-Charles, je prenais le bus 82 vers Endoume au sud ou le 35 qui traverse les quartiers nord jusqu'à l'Estaque. Ce sont les deux bus qui parcourent le littoral marseillais. Mais la mer, on ne la voit que par instant : sur la plage des Catalans et sur certains segments de la Corniche. Le reste du temps, la mer se dérobe. Au sud, il faut prendre des ruelles et passer sous des portiques. Au nord, traverser des ronds-points et des embranchements d'autoroute. Longer le port. Je me suis souvent sentie perdue. Perdue dans un paradis de douceur, de silence et de mer au sud. Au nord, dans l'âpreté d'un paysage industriel, souvent abandonné, cassé. Pourtant, partout les mêmes couleurs, la même lumière et la même façon d'être dehors, ensemble, désinvoltes. Parce que sans doute tout cela n'a aucune esp!èce d'importance.
Ma démarche n'est pas sociologique, mais elle cherche à s'ancrer du côté du documentaire artistique. C'est pourquoi j'ai décidé de présenter côte à côte les quartiers nord et sud de ce littoral pour faire ressortir leur identité commune.