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TOTAL GREENWASHING
L'effondrement de la demande de gaz et de pétrole depuis la pandémie de Covid 19 impacte mondialement l'emploi. Avec la diminution des déplacements, l'industrie pétrolière ne cesse de licencier.
Malgré ce contexte de crise, TOTAL, leader de la pétrochimie avec plus de 14 milliards d'Euros de bénéfices en 2020 souhaite continuer à offrir de nouvelles perspectives à ses actionnaires.
La raffinerie de Grandpuits, située en région parisienne, ne représenterait-elle qu'une variable d'ajustement pour les spéculateurs?
Au regard des normes environnementales européennes et ses standards de sécurité des sites industriels, le pétrole transformé dans cette unité de production n'est pas rentable. L'importation de produits en provenance de pays étrangers où les législations ne sont pas aussi contraintes qu'en UE s'avère être une meilleure affaire.
Mais comment faire passer la pillule alors que chacun, citoyen comme politique, appelle de ses voeux à la responsabilité et au "monde d'après" ?
La sauvegarde de 700 emplois dans le bassin d'emploi de la Seine-et-Marne, région qui accueille le site de Grandpuits, importe peu aux dirigeants de la multinationale. Que les ouvriers se rassurent, ils ne seront pas licenciés: on leur propose un PSE. Quant aux prestataires de service, leurs contrats ne seront pas renouvelés, la responsabilité n'incombe pas à TOTAL.
Mieux, dans un coup de com' magistral, la société la plus polluante du CAC 40 propose de faire de cette hécatombe pour la survie économique de la région la vitrine écologique de son nouveau projet destiné à rassurer autant qu'à attirer de nouveaux actionnaires. Grandpuits sera ainsi converti en site de transformation de plastiques à usage alimentaire et de production de bio-carburants. Il faut entendre par "bio-carburant" une essence composée de 80% de pétrole et de 20% de résidus de graisses végétale et animale. Propre.
Les ouvriers du site s'interrogent à juste titre: s'agirait-il de greenwashing?
Après plusieurs débrayages courant décembre, les raffineurs ont voté le 4 janvier dernier l'entrée en grève de l'usine. En lutte contre la suppression de 200 emplois directs et 500 emplois indirects annoncés sous couvert de transition écologique, ils souhaitent une concertation sur ce projet de reconversion.
Work in progress...
GREENWASHING AT TOTAL GRANDPUITS REFINERY
The collapse in demand for gas and oil during the Covid 19 pandemic is having a major impact on employment around the world. With fewer people traveling, the oil industry is constantly laying off workers. Job losses are already in the hundreds of thousands.
Despite this crisis context, TOTAL, a leader in the oil industry with more than €14 billion in profits in 2020, wishes to continue to offer new prospects to its shareholders.
The Grandpuits refinery, located in France, in the Paris region, represents only an adjustment variable for speculators.
With regard to European environmental norms and industrial site safety standards, the oil processed in this production unit is not profitable. Importing products from foreign countries where legislation is not as restrictive as in the European Union is proving to be a better deal.
But how can we pass on the pill when everyone is calling for responsibility and the "next world"?
Saving 700 jobs in the Seine-et-Marne labor pool, the region that hosts the Grandpuits site, is of little importance to the multinational's managers. Let the workers be reassured, they will not be laid off: Total offers them a PSE. As for the service providers, their contracts will not be renewed, the responsibility does not lie with Total.
Better still, in a masterful communication campaign, the most polluting company of the CAC 40 proposes to make this hecatomb for the economic survival of the region the ecological showcase of its new project called to reassure as much as to attract new shareholders. Grandpuits will thus be converted into a site for the transformation of plastics for food use and the production of bio-fuels. Bio-fuel" is defined as a gasoline composed of 80% petroleum and 20% recycled vegetable and animal fats. Clean.
The workers of the site rightly wonder: is it greenwashing?
After several strikes in December, the refiners voted on January 4 to go on strike at the plant. They are not fighting against ecology but against the elimination of jobs announced under the guise of ecological transition.
Work in progress...