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Alger 2.0
Alger, capitale d'un pays qui a failli être rayé de la carte durant les années 90, dont l'agglomération compte 8 millions d'habitants.
Alger ville-monde, ville solaire, ville sensuelle où les plus beaux quartiers sont les quartiers populaires car ils donnent tous sur la mer: la Casbah, Bab el Oued, Belcourt, Notre-Dame d'Afrique... Alger dont 30% de la population a moins de 20 ans.
Via sa jeunesse, ses aspirations, celle qui jour après jour invente sa liberté, il s'agira de tendre les fils invisibles entre l'Algérie qui nous est contée et la réalité,
celle d'une génération issue des années 90,
survivants de la décennie noire, porteurs d'une mémoire trouble que personne ne reconnaît de manière officielle.
Une jeunesse méprisée par ses aînés en ces termes: on les dit incultes, mal éduqués, peu dignes de confiance, paresseux... Lorsque la classe dominante et la bourgeoisie emploient ces mêmes mots, on parle de «hogra».
De l'autre côté de la Méditerranée, chez l'ex-puissance coloniale, un même mépris s'exprime différemment: un intérêt accru pour le taux de chômage des jeunes, de la pitié ou du rejet pour ceux qui décident de brûler les frontières.
Lorsqu'Alger nous est contée depuis Paris, elle est figée entre orientalisme et islamisme.
Traverser les apparences
Entre la mémoire de la Guerre de Libération omniprésente et le déni des souffrances qui ont été les leurs durant la décennie noire, comment cette génération de jeunes adultes se définit-elle?
Cette faille se profile comme une porte d'entrée pour explorer la société. A travers les portraits d'une jeunesse qui s'assume se dessine celui d'une Algérie contemporaine, vectrice de créativité, lucide sur l'équilibre à trouver entre tradition et mécanismes archaïques de la mondialisation.
[Sujet produit en 2014, Bouteflika briguait son 4ème mandat]
Algiers 2.0
Algiers, capital of a country that was almost wiped off the map in the 1990s, with a population of 8 million.
Algiers city-world, solar city, sensual city where the most beautiful districts are the working class districts because they all overlook the sea: the Kasbah, Bab el Oued, Belcourt, Notre-Dame d'Afrique.... Algiers where 30% of the population is under 20 years old.
Through his youth, his aspirations, the one who day after day invents his freedom, it will be a question of stretching the invisible threads between the Algeria that is told to us and reality, that of a generation from the 1990s,
survivors of the Black Decade, carriers of a blurred memory that no one officially recognizes.
A youth despised by its elders in these terms: they are said to be uneducated, poorly educated, untrustworthy, lazy... When the ruling class and the bourgeoisie use these same words, we speak of "hogra".
On the other side of the Mediterranean, among the former colonial power, the same contempt is expressed differently: an increased interest in the unemployment rate of young people, pity or rejection for those who decide to burn borders.
When Algiers is told to us from Paris, it is frozen between Orientalism and Islamism.
Crossing appearances
Between the memory of the omnipresent Liberation War and the denial of the suffering they suffered during the black decade, how does this generation of young adults define themselves?
This gap is emerging as an entry point to explore society. Through the portraits of a self-assured youth, the portrait of a contemporary Algeria emerges, a vector of creativity, lucid on the balance to be found between tradition and the archaic mechanisms of globalization.