Incendie
Le 16 décembre 2016, un incendie criminel a fait un mort et 13 blessés au foyer Nationale de Boulogne-Billancourt.
La presse a relayé les paroles du ministère de l'intérieur qui affirmait qu'il s'agissait d'un règlement de compte entre résidents du foyer de travailleurs. Devant pareille diffamation, les locataires luttent afin qu'une information judiciare soit menée jusqu'au bout.
Effectivement, plusieurs questions restent en suspens:
Pourquoi la caméra de vidéo-surveillance dans l'entrée où s'est déclaré le sinistre a été retirée le jour du drame?
Pourquoi la loge de Coallia, le gestionnaire du lieu, a été vidée le jour-même, avant l'incendie?
Ce foyer de travailleurs immigrés a ouvert en 1974 avec le concours de la régie Renault qui souhaitait garder à disposition des employés à moindre frais pour ses usines. Coallia gère le lieu depuis 2011.
Les résidents organisés en comité font état de dissension avec leur gestionnaire.
Le dialogue est devenu impossible depuis des mois. Des mesures ont été prises à leur encontre afin d'atomiser la vie collective:
fermeture administrative des cuisines où étaient servis des repas chauds pour 2€; refus de la part de la direction d'instaurer des digicodes pour sécuriser l'entrée; à bien des égards, les normes de sécurité incendie n'étaient pas respectées; l'absence d'entretien voire le délabrement des lieux. Tous ces points avaient été soulevés par les résidents et faisaient l'objet de réunions avec la mairie de Boulogne depuis novembre 2013.
Au-delà des soucis de fonctionnement internes au foyer, se pose la question plus générale de la gentrification des villes qui souhaitent voir disparaître leurs habitants les plus modestes.
La rénovation urbaine du quartier de la rue Nationale a laissé apparaître des immeubles modernes dont l'accession se négocie entre 8000 et 9000€ du mètre carré.
Le terrain géré par Coallia suscite des convoitises immobilières.
Il est des luttes du présent pourtant inscrites au passé. C'est le sens même de la gentrification.
La communication désastreuse émise par le minisère de l'intérieur suite à l'incendie témoigne une fois de plus, s'il en est besoin, de la volonté criminelle de marginaliser des personnes intégrées, françaises.
Les aïeux des résidents du foyer Nationale sont français, ils ont combattu pour la France. Ils étaient tirailleurs sous l'ère coloniale.
Pas un bâtiment, pas une route, pas un chantier n'a été édifié en France sans le concours des travailleurs sous-payés parqués dans ces foyers.
Portraits de lutte, France, 2017.
Incendie
On December 16th, 2016, a criminal fire made a dead man and 13 wounded persons at the Nationale worker's home of Boulogne-Billancourt.
The press relayed the words of the Ministry of the Interior which asserted that it was a settling of scores between residents of workers' home. In front of such defamation, the tenants fight so that a judicial information is led up to the end.
Indeed, several questions remain unanswered:
Why did the video surveillance camera in the entrance where the disaster occurred was removed on
the day of the tragedy?
Why was the Coallia lodge, the manager of the place, emptied that day before the fire?
This home of immigrant workers was opened in 1974 with the help of the Renault agency, which wanted to keep employees at a lower cost for its factories. Coallia has been running the site since 2011.
The residents organized in committee state report dissent with their manager.
The dialogue became impossible for months. Measures were taken against them to annihilate collective life: administrative closure of the kitchens where were served hot meals for 2€; refusal by the management to introduce digicodes to secure entry; in many respects, safety standards fire were not respected; the absence of maintenance even the decay of places. All these points had been lifted by the residents and were the object of meetings with the city hall of Boulogne since November, 2013.
Beyond the operational concerns in the worker's home raises itself the more general question of the gentrification of the cities which wish to see their most modest inhabitants disappear.
The urban renovation of the district of the Nationale street let appear modern buildings whose accession is negotiated between 8000 and 9000 € per square meter.
The land managed by Coallia arouses real estate greeds.
There are struggles of the present yet inscribed in the past. This is the very meaning of gentrification.
The disastrous communication emitted by the Police Ministry after the fire testifies once more, if need be, to the criminal will to marginalize integrated, French people.
The forefathers of the residents of the home National are French, they fought for France. They were infantrymen under the colonial era.
Not a building, not a road, not a construction site was built in France without the help of the underpaid workers parked in these homes.
Portraits of fighters, France, 2017.