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FRANCE- DETENTION
SURVEILLANTES DE PRISON
Stéphanie, Françoise, Nathalie. Elles sont surveillantes dans une Maison d?Arrêt à Grasse (Alpes Maritimes). Une prison de 574 places ou ous les prisonniers, près de 700? sont des hommes. Eu égard au surpeuplement actuel des prisons, Grasse pourrait passer pour une prison modèle.
Comment survit-on dans une prison d?hommes ? Entre coups de gueule, fouilles réglementaires, tentatives de suicide et ?évasion réussie ?
Guy, c?est un pseudo, bien sur, voudrait son solde de compte. On na pas idée de l?importance, que peut revêtir pour un détenu, un solde de compte, c est-à-dire la somme d argent, qui lui reste sur son compte pénitentiaire, nominatif. C est ça, aussi être privé de liberté?: ne pas être en mesure de savoir ce que l?on possède. Est-ce que le mandat qu?l attend ou pas est arrivé? Est ce que l Administration a crédité? son compte du salaire ? (3,70€ de l?heure) qui lui est versé? au titre de petits travaux ? Guy veut savoir s?il peut cantiner, s?offrir le superflu qui est si nécessaire : des cigarettes, des gâteaux. Stéphanie s?est engagée à lui donner cette information dans la journée : ? Si vous vous engagez, il faut respecter votre parole. Sinon, vous perdez toute crédibilité?. Dans le milieu carcéral, il y a des règles non ?écrites. Une sorte de code d?honneur qui concerne
aussi bien les surveillants que les détenus. Mais ou toutes les relations sont comme dépersonnalisées. Une surveillante n?a pas de nom, de prénom. Un détenu doit toujours l?appeler ? surveillante . Un détenu n?est même pas un numéro. On en parle comme d?un paquet et cela ne choque plus personne ? Je te l?envoie ? ?, quand il s?agit de le transférer d?un quartier à un autre. Entre détenus et surveillants, c?est un peu le jeu du chat et de la souris. Eux, ils nous surveillent, autant qu?on les surveille. Guettant la faille, dont ils profiteront un jour ou? jamais ; captant une foule d?informations, probablement inutiles?? On est incarcérées, nous aussi ! Sauf qu?on en a pris pour vingt ans !?, plaisante une surveillante.
Texte : d'Annie Crouzet
BEHIND WALLS
PRISON GUARDS
Stéphanie, Françoise, Nathalie... They are supervisors in a prison in Grasse (Alpes Maritimes). A prison of 574 places where all the prisoners - nearly 700 - are men. Given the current overcrowding of prisons, Grasse could be considered a model prison.
How does one survive in a men's prison? Between outbursts, regulatory searches, suicide attempts and successful escapes?
Guy, it's a pseudonym, of course, would like to have his balance. We have no idea of the importance that a balance of account can have for a prisoner, that is to say the sum of money that he has
of account, that is to say the sum of money, which remains to him on his penitentiary account, nominative. This is what it means to be deprived of freedom: not being able to know what you have. Has the warrant that he is waiting for arrived or not? Has the Administration credited his account with the
salary (3.70€ per hour) that is paid to him for odd jobs? Guy wants to know if he can have lunch, if he can afford the extras that are so necessary: cigarettes, cakes. Stéphanie has undertaken to give him this information during the day: If you commit yourself, you must keep your word. Otherwise, you lose all credibility. In the prison environment, there are unwritten rules. A sort of code of honor that concerns
as much the supervisors as the inmates. But where all relationships are like depersonalized. A female guard has no name, no first name. An inmate must always call her a guard. An inmate is not even a number. We talk about them as if they were a package, and it doesn't shock anyone anymore I'll send them to you. ?when it comes to transferring him from one area to another. Between the inmates and the guards, it's a bit of a cat-and-mouse game. They watch us, as much as we watch them. Watching for the loophole, which they will take advantage of one day or... never; collecting a lot of information, probably useless... We are incarcerated, too! Except that we've been in prison for twenty years!?jokes a supervisor.
Text: by Annie Crouzet