Quand la nature reprend ses droits
Troisième région forestière de France, en Auvergne-Rhône-Alpes les forêts recouvrent plus d’un tiers du territoire. Depuis 2018, elles sont pourtant mise à l’épreuve du dérèglement climatique. Leurs épicéas, deuxième essence la plus présente, se meurent d’une épidémie aux lourdes conséquences pour l’homme.
Le 16 janvier 2024, un arrêté préfectoral est émis sur la région AURA pour lutter contre la prolifération du Ips typographis, le scolyte de l’épicéa. Le statut est classé épidermique, le fléau mettant en péril l’existence des forêts d’altitude. Entre des épisodes de stress climatiques de plus en plus fréquents et la survie de ce petit insecte grâce à des températures moins extrêmes l’hiver, l’épicéa ne résiste plus. Fragilisé, une fois attaqué, il meurt en une saison. Disparaissent avec lui des précieux puits de CO2, une partie des revenus économiques de la filière bois locale et une sécurité dans ces zones montagnardes de plus en plus à risque. Arbres secs et coupes rases, les conséquences de cette épidémie modifient drastiquement le paysage de la Haute-Savoie, département le plus touché. Disparait alors ce paysage auquel notre société se dit pourtant tant attachée. La nature reprend ses droits sur le choix des hommes 50 ans auparavant. Car pour la plus grande partie du territoire, l’épicéa fût planté dans les années 1970 en monoculture. Ce retournement de situation est l’occasion d’un témoignage visuel fort sur le rapport de force entre l’homme et la nature. C’est une preuve en images de la présence bien réelle du dérèglement climatique dans les Alpes.
Série en cours.
When nature takes back its rights
Auvergne-Rhône-Alpes is France's third-largest forest region, with forests covering more than a third of its territory. Since 2018, however, they have been struggling facing climate change. Their spruces, the second most common species, are dying from an epidemic with serious consequences for humans.
On 16th January 2024, a prefectoral decree was issued in the AURA region to combat the proliferation of Ips typographis, the spruce bark beetle. The status is classified as epidermal, as the scourge is threatening the existence of high-altitude forests. Between increasingly frequent episodes of climatic stress and the survival of this small insect thanks to less extreme winter temperatures, the spruce can no longer resist. Once attacked and weakened, it dies within a season. With it disappear precious CO2 sinks, part of the economic income of the local timber industry and safety in these mountain areas increasingly at risk. The consequences of this epidemic - dry trees and clear-cutting - are drastically changing the landscape of Haute-Savoie, the department worst affected. The landscape to which our society claims to be so attached is disappearing. Nature reclaimed its rights over the choices made by man 50 years earlier. For most of the area, spruce was planted as a monoculture in the 1970s. This reversal of fortune is a powerful visual testimony to the power struggle between man and nature. It is visual proof of the very real presence of climate change in the Alps.
Ongoing work.