Siorapaluk
Siorapaluk est le village habité le plus septentrional du Groenland et de la planète. Il est situé à 78° de latitude nord et à 1362 km du pôle Nord. Siora signifie le sable en Groenlandais car en dessous de la glace, se cache une petite plage. Une quarantaine d'habitants y résident essentiellement des chasseurs et leur famille. De nombreux habitants du village sont des descendants des Inuit du Canada, ayant migré à Siorapaluk vers 1880. Le village a été rendu célèbre par Jean Malaurie dans son best-seller Les derniers rois de Thulé en 1955. Aujourd'hui, à Siorapaluk, la vie a encore de nombreux aspects traditionnels mais elle s'est modernisée et occidentalisée. Il y a à présent un magasin, une école, une infirmerie, un héliport. L'électricité fonctionne dans le village, ainsi que la radio et internet de temps en temps !
À Siorapaluk, la chasse reste la principale activitée. Même si le magasin, l'école, et les activités municipales génèrent quelques emplois. La chasse se pratique toujours de façon traditionnelle, en traîneau. Chaque habitant a sa meute de chiens et les enfants apprennent à conduire un attelage dès leur plus jeune âge. On chasse les phoques, les baleines, les morses, les renards arctiques, les lièvres arctiques, les ours polaires et les oiseaux migrateurs. Un bateau de ravitaillement ne passe que deux fois dans l'année lorsque la banquise le permet ! Face à la rudesse du climat, la vie est communautaire, dans le partage, l'entraide, en harmonie avec la nature. Fiers de leur culture les habitants essayent de conserver leur mode de vie, aujourd?hui menacé par le monde moderne :
À cause du changement climatique, la glace de mer se forme plus tard. Parfois, elle ne se forme pas avant mi-décembre au lieu de septembre. L'amincissement et l'instabilité de la glace posent problème notamment pour la chasse. Par ailleurs, le changement climatique risque d'entrainer de plus en plus de catastrophes environnementales. Il existe désormais des risques accrus de glissements de terrain et d'inondations. En 2016, de fortes pluies ont entraîné un important glissement de terrain et des éboulements de roches provenant de la montagne. Le cours d'eau a débordé et des torrents se sont formés, détruisant des maisons et tuant des chiens. De plus, la pollution pose problème. Elle est transportée, en partie, par les courants océaniques et atmosphériques depuis les pays industrialisés. Les animaux marins et les ours polaires sont les plus touchés par les toxines. Or les habitants se nourrissent de ces animaux. Des niveaux élevés de mercure s'accumulent dans la chair des animaux et menacent la sécurité alimentaire. Aussi, le Groenland est un territoire du Danemark. Dans une volonté d'indépendance du pays et d'une meilleure autonomie économique, la politique gouvernementale est de fermer les petits villages pour rassembler la population dans les grandes villes. Le processus s'accélère suite à la crise du Covid. Septembre 2020, la radio Groenlandaise annonce que le gouvernement n'a plus les moyens de ravitailler les petits villages. Tandis que les États-Unis et la Chine convoitent le Groenland, la fin des villages sur l'île aurait-elle sonné ?
À Siorapaluk, mes voisins les Hendriksen, m'accueillent bras ouverts dans leur famille et leur univers lumineux. Je partage leur incroyable quotidien pendant un mois ...
Série réalisée entre avril et mai 2018. Ce travail a reçu le soutien du magazine Terre Sauvage, de la fondation Iris, des marques Columbia et Sorel, de Vincent Munier ainsi que de la famille Hendriksen
Siorapaluk
Siorapaluk is the inhabited village at the most northern part of Greenland, and of the planet. It is located on 78 lat. north and 1362km south from the North Pole. Siora means sand in Greenlander. It has been named this way because under the layer of ice, a tiny beach is hidden. About forty people live there, most of them hunters and families. Several residents are descendants from Canadian Inuits, who migrated to Siorapaluk around 1880. The village has been made famous by writer Jean Malaurie in his best seller "Les derniers rois de Thulé" in 1955. Today in Siorapaluk, life has remained traditional but has modernised and westernised as well. They now have a shop, a school, a dispensary and a heliport. Electricity works in the village, as well as the radio and sometimes internet.
In Siorapaluk, hunting is still the main occupation. Although the shop, the school and the council generate a few jobs. Hunting is still done the traditional way, with a sled. Each resident has their own pack of sled dogs and the kids learn how to drive a sled at an early age. Hunting is mostly seals, whales, walrus, artic foxes, artic hares, polar bears and migratory birds. The supply ship comes just twice a year, when the ice allows it. Life as a hunter is communal and based on sharing and mutual aid, harmonious with nature. Proud of their culture, Siorapaluk's residents try to keep their lifestyle alive, as it stays threatened by the Western world :
Because of global warming, ice from the sea starts forming later in the year. Sometimes around mid December, instead of early September. The layers get thinner and unstable, which causes issues especially for hunting. In addition, global warming may trigger more and more natural disasters. There are now a lot more risks of landslides and floodings. In 2016, huge rains provoked a massive landslide from the mountain. The river over flooded and torrents were formed, destroying houses and killing sled dogs. Pollution is another issue. It floats with, partially, the oceanic and atmospheric currents, from industrialised countries. Sea animals and polar bears are the most affected by the toxins. But the residents feed from those animals. High levels of mercury are packing up in the animal's flesh, and threatens food's safety. Greenland is a Danish territory. In an attempt of independence and a better economic autonomy, the government adopted a policy of closing small villages to gather the population in big cities. The process is accelerating because of the Covid crisis. September 2020, Greenlandic radio announces that the government no longer has the money to supply small villages. While the United States and China covet Greenland, has the end of the villages on the island sounded?
In Siorapaluk, my neighbors, the Hendriksens, warmly welcomed me into their family and bright universe. I shared their incredible daily life for a month.
Serie realised from april to may 2018. This work received the support of Terre Sauvage, Iris foundation, Columbia and Sorel brands, as well as Vincent Munier and the Hendriksen family