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Ceux qui livrent batailles : accueillir les étrangers en milieu rural
L'Ariège est souvent vue comme une terre des possibles. Ses puissants réseaux de solidarité témoignent d'une forte mobilisation. L'histoire des migrants d'aujourd'hui, aux conditions diverses mais souvent désespérées, révèlent combien ce territoire s'identifie à un espace-refuge, dont les traditions de solidarité et de résistance montagnardes sont ancrées dans les consciences engagées des militants. Eux-mêmes ne sont pas forcément des natifs de l'Ariège, parfois descendants revenus au pays à la retraite ou "néos" dont les nombreux voyages et expériences les ont impliqués directement dans les questions de solidarité internationale.
En collaboration avec des chercheurs géographes du CNRS dont l'objet de recherche porte sur la dynamique des migrations internationales dans les campagnes, je suis allée rencontrer ces nouveaux habitants possédant des parcours de vie marqués par des mobilités internationales volontaires ou subies.
Cette exploration photographique de trois années à la rencontre de militants et bénévoles d’associations m’a montré combien cette action humaine de protection, de respect et de secours s’incarne dans un sentiment universel et désinteressé : être conscient des vulnérabilités et prendre soin de l’autre venu d’ailleurs. De Pamiers à Saint-Girons, en passant par Foix, Carla-Bayle, Le Fossat, Montbrun-Bocage, Daumazan-sur-Arize, Engomer, la trame se tisse inlassablement entre les fils de ces existences : malgré des résultats incertains, provisoires, aux contours imprécis, inachevés, chacun en cherche le cœur et en fait le tour repoussant parfois en marge du légal et du possible, mais lié par un pacte de solidarité envers les étrangers.
Those who fight: welcoming foreigners to rural areas
Ariège is often seen as a land of possibilities. Its powerful solidarity networks bear witness to a strong mobilization. The stories of today's migrants, whose conditions are varied but often desperate, reveal the extent to which this territory is identified with an area of refuge, whose traditions of solidarity and mountain resistance are rooted in the committed consciences of activists. They themselves are not necessarily natives of the Ariège, but sometimes descendants who have returned home on retirement, or “new comers” whose many journeys and experiences have directly involved them in questions of international solidarity. In collaboration with geographers from the CNRS, whose research focuses on the dynamics of international migration in the countryside, I set out to meet these new inhabitants, whose lives have been marked by both voluntary and involuntary international mobility.
This three-year photographic exploration of association activists and volunteers showed me just how much this human action of protection, respect and help is embodied in a universal, disinterested feeling: being aware of vulnerabilities and caring for others from elsewhere. From Pamiers to Saint-Girons, via Foix, Carla-Bayle, Le Fossat, Montbrun-Bocage, Daumazan-sur-Arize and Engomer, the weft weaves tirelessly between the threads of these existences: despite uncertain, provisional results, with imprecise, unfinished outlines, everyone seeks the heart of it and makes the rounds, sometimes pushing back to the margins of the legal and the possible, but bound by a pact of solidarity towards strangers.