Les jours s'en vont comme des chevaux sauvages dans les collines...
Série personnelle. Prague, République Tchèque (2016). Ce projet porte sur la jeunesse praguoise. Durant la période hivernale, vers le mois de février, chaque lycée a pour tradition d'organiser son bal. C'est un événement attendu par les élèves, à l'aune de leur majorité, de leur émancipation, de leur entrée dans l'âge adulte. C'est une sorte de célébration de la jeunesse, de rite de passage. Tous s'y sont préparés, avec un réel engagement. Un engouement même. Très communicatif.
L'ambiance est familiale ; l'ensemble de la famille est présent pendant le bal. On s'est mis sur son 31, tout le monde joue le jeu. Grands parents et petits enfants. Au cours de la soirée défilent les différentes classes du lycée. On assiste à des concours de reines de promo, entrecoupés de performances dansantes et de danses de salon. Avec l'aval des parents, les élèves vivent leurs premiers flirts, connaissent l'ivresse, étalent leur trop plein d'énergie, d'hormones, de vie. Beaucoup de famille et donc de jeunes ne vivent pas en centre ville et résident dans les banlieues environnantes, notamment ce qu'on appelle les Panelaks, ces anciens ensembles ouvriers en périphérie de la ville. Avec leur architecture austère, graphique. Béton. Monotonie. Monochromie. Rien ne semble s'y passer.
Ce projet est une ébauche et s'articule sur 2 axes que j'ai voulu mettre en perspective :
- Portraitiser cette jeunesse lors de cet événement dansant et fédérateur où elle se met en scène, avec ces attributs propres. Où il est question d'apparence, de paraître, de fête, de beauté, de séduction.
- Situer cette jeunesse dans son quotidien avec des vues de leur environnement de vie. Proposer une vision graphique de leur habitat et évoquer si possible un poids historique dans le présent et l'absence de progrès.
J'ai remarqué pendant le bal qu'il se dégageait chez ces jeunes de manière probante une certaine attente et désespoir. Malgré la fête. Comme s'ils étaient conscients d'un avenir déjà bouché, sans perspective radieuse. Comme si leur environnement de vie influençait malgré eux leur comportement. Comme s'ils se faisaient rattraper par leur « quartier ».
Je propose ce travail en associant les portraits de ces jeunes désabusés avec des vues soit détaillées soit plus générales de leur habitat. Le travail est pensé par association d'images (diptyques notamment)
Cette série a été réalisée en février 2016 dans le cadre d'une résidence Hans Lucas à Prague et a été intégrée à une exposition collective à l'Institut Français de Prague. Les images que je vous propose ont été prises sur 2 jours. C'est une étude en gestation, qui mérite certainement un complément, un retour sur les lieux. Plus tard.
The Days Run Away Like Wild Horses Over the Hills
Personal work. Prague, Czch Republic (2016) About the Prague Youth. During the winter period, around february, every high school organize its own prom. It's very traditional. The students do participate, it's a kind of rite of passage.