Islands-in-Law II : Isolella et les hyppocampes
Série personnelle. Travail en cours. Kalliste : Isolella et les hyppocampes (2006-2015)
Dans un premier temps, il est question d'établir la difficulté de construire son histoire propre, de cette périlleuse idée de cerner tous les contours d'une telle construction, périlleuse par les indécises questions soulevées au niveau du cheminement entrepris et/ou des entrelacs entre la réalité des faits vécus, digérés, accaparés et les vies fantasmées, rêvées, fictionnelles. N'oublions pas une autre interrogation : Qui influence qui ? qui se construit sur le dos de qui ? De quels vases communiquant parlons nous ?
La série d'images présentées ici est la 2ème partie d'un projet plus global autour de cette réflexion sur l'identité et son apprentissage, et de la transmission de cet héritage de vie. Le mien en l'occurrence.
Le cadre posé : ma belle-famille avec leurs terres et leurs demeures. Deux iles : l'Ile aux Moines (Izenah) et la Corse (Kalliste). Pourquoi partir de ma relation avec la belle-famille ? L'arrivée de mes enfants est la raison principale. Les liens se tissent d'avantage, l'implication inévitable des uns, l'empreinte des divers horizons s'ajoute au tracé personnel que je dessinais. Non sans hésitation et heurts.
Comment l'impact de son environnement et des groupes satellites peuvent ils aider à raconter son histoire, entre mémoires des uns et anecdotes des autres d'un côté, désir sous jacents et fractures personnelles de l'autre ?
Je retrouve ma belle-famille au gré des différents événements familiaux. Réunis autour des p(m)atriarches, au sein de demeures probantes tout en détails.
Je me suis donné le rôle de documenter ces rassemblements ; parler d'une famille d'aujourd'hui, moderne mais attachée à sa terre.
Les images se sont accumulées comme mes velléités d'appartenance à ce nouveau groupe, si grand, si soudé. Vouloir apporter ses pierres à cet édifice commun.
Pourtant, ce rapport au groupe se définit en tensions : y entrer et chercher à y sortir aussi. Pour souffler. S'épancher sur sa solitude, son besoin d'indépendance. Tout est là, rechercher et garder sa liberté dans le groupe. Se construire sur cet équilibre.
Dans cette 2ème partie qui se déroule en Corse, la lumière diffère, solaire entend-on. Je retrouve toujours cette attente, ces rites familiaux, les souvenirs communs aux membres. La tradition est respectée. Se réunir et s'entasser dans la maison familiale en bord de plage ou plus loin dans celle de la grand mère dans les terres, perdue entre la rivière et les champs de citronniers. Les enfants se libèrent, reproduisent les pas et gestes des grands cousins ; sauter du rocher rond, nager jusqu'à la Baleine, s'empiffrer de beignets et patisseries de la région, camper dans le kiosque qui trone au milieu du jardin, vivre son premier bal du 15 août. L'héritage passe ainsi par là. Ecouter les ainés, et reproduire. On y tient. Les non-dits et tensions persistent évidemment, mais on reste malgré tout, quoiqu'il advienne. C'est ainsi. La Corse, ce pays aux terres à la fois aride et verdoyante. Tout en contraste. La famille en est imprégnée.
Islands-in-Law II : Isolella and the sea ??horses
Personal work. Kalliste : Isolella and the sea horses (2006-2015)
Second part of a global project about a reflexion on identity and heritage. The frame : Corsica (Kalliste)
In this part of the project, the light is different, so linked to the land. I still have this feeling of waiting, the familial rites, the common memories between the memebers of the family. Respect of the tradition, a leit-motiv. Be together, be squeezed in the familial house on the sea shore or in the house of the grand mother lost in the countryside surrounded by a river and the lemon trees. Kids are free, reproduce the steps and gestures of the oldest cousins ; jumping from the "round" rock, swimming til the "whale" rock, swallowing pasteries, camping in the kiosk in the garden, participating to the first ballroom dancing. The heritage that's also that. Listen to the oldest, and reproduce. There are obviously unsaid things, but we do stay and be part