COLOMBIE - Llanos - les derniers cow boys colombiens
Après une nuit de bus depuis Bogota j'arrive au petit matin . Vision de plaine, de palmeraies, l'horizon... Les Llanos, c'est là. Le grand bus s'arrête au bord de la route vide dans un nuage de sable : c'est là. "Marchez tout droit et vous trouverez le village." Depuis la route, on ne distingue que quelques toits au loin. Je dépasse un salon de coiffure vide, un restaurant, puis un terre-plein central couvert de fleurs et de palmiers nains.
Ici, il y a dix ans, les paramilitaires étaient les rois du village et faisaient rêgner la terreur. Ils ont déposé les armes. La region reste sensible. Le village a retrouvé sa quiétude. Les filles sont jolies. Les hommes portent le chapeau... Il fait chaud... Une heure de 4x4 à travers champs et j'arrive chez Don Alvaro.
Don Alvaro, personnage mytique, cowboy qui en a déjà refroidi plus d'un selon la légende, se promène toujours avec son colt blanc à la ceinture. Il a gagné bien des concours de "Coleo". 300 têtes de bétail vivent dans son hacienda traditionnelle, "El Botalon", 2000 hectares. Don Alvaro est un homme de traditions. La maison est la réplique exacte des "hâto" avec sept entrées. C'est un univers fait de chaume, des chaises de bois recouvertes de peau de vache, des calebasses, des statuettes fragiles. En entrant dans le jardin je suis saisie par l'atmosphère tropicale. Un petit pont de bambou croise une rivière. Dona Alexita, sa femme, est originaire de Medellin. Elle a tout quitté pour suivre à 18 ans ce jeune et beau maquignon dans son village perdu des Llanos.
Don Alvaro arrive... Sympatique, large, solide, il répare le bracelet de sa montre en or jaune pendant qu'il raconte... Il a eu deux accidents de voiture, 20 jours de coma, des côtes cassées, de l'arthrite... Il ne pouvait plus "enlacer" ses vaches. Après avoir consulté les médecins américains sans succès, c'est un sorcier guerisseur qui l'a sauvé à l'homéopathie. Il est redevenu fort comme un taureau. Demain, à l'aube, il m'emmêne aux champs.
Le Botalone est une récompense offerte à l'aïeul de Dona Alexita, soldat et héro de la guerre d'indépendance, pour ses actes de bravoure. L'immense ferme traditionnelle est difficile à exploiter. Pourtant, elle attire les convoitises. Travailler et vivre à l'ancienne, c'est éprouvant et c'est magique. Aujourd'hui, les cowboys y travaillent quinze jours de suite sans relâche de l'aube à la tombée de la nuit. Ils vont faire la fête 4 jours de suite au village avec leur paie. Le petit assistant nourrit les bêtes et est aussi un fameux danseur de danse traditionnelle. Don Alvaro connait le nom de chaque animal, il lui-même choisit les vaches une par une, les traîte contre les parasites au jet, leur coupe des bouts des cornes pour renforcer leur croissance... Idem pour ses chevaux. Il investit dans les cochons et des coqs de combat. Un coq peut remporter 6 000 euros en un combat.
... J'ai photographié El Botalon. Les images sont présentées ici. D'autres photographies sont disponibles.
COLOMBIE - Llanos - les derniers cow boys colombiens
Après une nuit de bus depuis Bogota j'arrive au petit matin . Vision de plaine, de palmeraies, l'horizon... Les Llanos, c'est là. Le grand bus s'arrête au bord de la route vide dans un nuage de sable : c'est là. "Marchez tout droit et vous trouverez le village." Depuis la route, on ne distingue que quelques toits au loin. Je dépasse un salon de coiffure vide, un restaurant, puis un terre-plein central couvert de fleurs et de palmiers nains.
Ici, il y a dix ans, les paramilitaires étaient les rois du village et faisaient rêgner la terreur. Ils ont déposé les armes. La region reste sensible. Le village a retrouvé sa quiétude. Les filles sont jolies. Les hommes portent le chapeau... Il fait chaud... Une heure de 4x4 à travers champs et j'arrive chez Don Alvaro.
Don Alvaro, personnage mytique, cowboy qui en a déjà refroidi plus d'un selon la légende, se promène toujours avec son colt blanc à la ceinture. Il a gagné bien des concours de "Coleo". 300 têtes de bétail vivent dans son hacienda traditionnelle, "El Botalon", 2000 hectares. Don Alvaro est un homme de traditions. La maison est la réplique exacte des "hâto" avec sept entrées. C'est un univers fait de chaume, des chaises de bois recouvertes de peau de vache, des calebasses, des statuettes fragiles. En entrant dans le jardin je suis saisie par l'atmosphère tropicale. Un petit pont de bambou croise une rivière. Dona Alexita, sa femme, est originaire de Medellin. Elle a tout quitté pour suivre à 18 ans ce jeune et beau maquignon dans son village perdu des Llanos.
Don Alvaro arrive... Sympatique, large, solide, il répare le bracelet de sa montre en or jaune pendant qu'il raconte... Il a eu deux accidents de voiture, 20 jours de coma, des côtes cassées, de l'arthrite... Il ne pouvait plus "enlacer" ses vaches. Après avoir consulté les médecins américains sans succès, c'est un sorcier guerisseur qui l'a sauvé à l'homéopathie. Il est redevenu fort comme un taureau. Demain, à l'aube, il m'emmêne aux champs.
Le Botalone est une récompense offerte à l'aïeul de Dona Alexita, soldat et héro de la guerre d'indépendance, pour ses actes de bravoure. L'immense ferme traditionnelle est difficile à exploiter. Pourtant, elle attire les convoitises. Travailler et vivre à l'ancienne, c'est éprouvant et c'est magique. Aujourd'hui, les cowboys y travaillent quinze jours de suite sans relâche de l'aube à la tombée de la nuit. Ils vont faire la fête 4 jours de suite au village avec leur paie. Le petit assistant nourrit les bêtes et est aussi un fameux danseur de danse traditionnelle. Don Alvaro connait le nom de chaque animal, il lui-même choisit les vaches une par une, les traîte contre les parasites au jet, leur coupe des bouts des cornes pour renforcer leur croissance... Idem pour ses chevaux. Il investit dans les cochons et des coqs de combat. Un coq peut remporter 6 000 euros en un combat.
... J'ai photographié El Botalon. Les images sont présentées ici. D'autres photographies sont disponibles.