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RDC, ENFANTS DE LA RUE : GRANDIR AU SEUIL DE L'OUBLI A GOMA
Ils disent qu'ils n'ont pas d'avenir et qu'ils ne vivent que parce qu'ils attendent la mort, alors qu'ils n'ont que 10, 11 ou 12 ans. Chaque jour, le nombre d'enfants des rues augmente dans les rues de Goma. Certains fuient les maltraitances infligées par leurs marâtres après la mort de leurs mères ; d'autres sont des déplacés de guerre, ayant fui les atrocités commises dans les villages voisins. Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, est une ville meurtrie par plus de trente ans de conflits armés répétés. La rue leur offre un abri précaire, mais elle expose aussi les plus jeunes à la violence des plus âgés. Pour les filles, la situation est encore plus alarmante : elles subissent des viols quotidiens de la part d'autres enfants des rues, sans possibilité de se défendre. Fait surprenant : les enfants rencontrés confient ne pas aimer les orphelinats. S'ils y sont conduits, ils cherchent rapidement à s'en échapper, incapables d'accepter les interdictions de boire de l'alcool, de fumer ou de consommer des drogues — des comportements devenus pour eux des moyens de survivre. À un âge où ils devraient encore rêver, ces enfants connaissent déjà les relations sexuelles, souvent avec d'autres jeunes des rues. Ils n'entretiennent plus aucun espoir, sinon celui d'attendre la mort, jour après jour. Ce désespoir traduit un traumatisme profond, difficile à décrire ou à comprendre. Ces enfants nécessitent une prise en charge complète, une rééducation et une réinsertion dans la société, afin de retrouver ce qu'ils n'ont jamais vraiment eu : une enfance.
DRC, STREET CHILDREN: GROWING UP ON THE BRINK OF OBLIVION IN GOMA
They say they have no future and that they only live because they are waiting to die, even though they are only 10, 11, or 12 years old. Every day, the number of street children on the streets of Goma increases. Some are fleeing the abuse inflicted by their stepmothers after the death of their mothers; others are displaced by war, having fled the atrocities committed in neighboring villages. Goma, the capital of North Kivu province, is a city scarred by more than thirty years of repeated armed conflict. The streets offer them precarious shelter, but they also expose the youngest to violence from the older ones. For girls, the situation is even more alarming: they are subjected to daily rape by other street children, with no way to defend themselves. Surprisingly, the children we met confided that they dislike orphanages. If they are led there, they quickly seek to escape, unable to accept the prohibitions on drinking alcohol, smoking or using drugs - behaviors that have become a means of survival for them. At an age when they should still be dreaming, these children are already experiencing sexual relationships, often with other street youth. They no longer have any hope, other than waiting for death, day after day. This despair reflects a deep trauma, difficult to describe or understand. These children require comprehensive care, rehabilitation, and reintegration into society to regain what they never truly had: a childhood.