Jazz
« Chez Bruce Milpied la photographie n'envahit pas l'image. Dans beaucoup de cas, nous tendons tous (amateurs et photographes, spectateurs et capteurs) d'abord vers l'objet de notre attention, le musicien qui s'exprime, l'instrumentiste qui se débat avec son biniou ou ses compagnons de scène, d'où une grande quantité de « portraits » en situation, tous plus ou moins semblables, et finalement tous plus ou moins décevants. Pour échapper à cet écueil, de rares artistes inscrivent leur travail dans le champ de la « photographie » pure, et peu importe alors qu'elle soit dite « de jazz », qu'elle prenne comme objet tout ou partie de la geste musicienne, ce qui compte c'est sa structure formelle, son statut d'image photographique. Et si cette approche nous retient, elle laisse quand même de côté le rapport fétichiste que notre regard entretient avec la musicien photographié. Ce que nous gagnons en jouissance de l'oeil, nous le perdons en terme d'affect. Bruce Milpied a su trouver une voie médiane, sans doute l'une des plus difficiles qui soient, voie qui sait conserver quelque chose de la présence effective du sujet tout en donnant au regard les satisfactions qu'il est en droit d'attendre. Ce que j'appelle donc « la photographie » n'envahit pas l'image. En d'autres termes encore : la jouissance de l'oeil laisse, dans la photographie, sa chance au plaisir de la reconnaissance, et nous retrouvons nos musicien(e)s chéri(e)s. Et si possible : tels qu'en eux-mêmes.» Philippe Méziat (Critique de Jazz)
Jazz
« Chez Bruce Milpied la photographie n'envahit pas l'image. Dans beaucoup de cas, nous tendons tous (amateurs et photographes, spectateurs et capteurs) d'abord vers l'objet de notre attention, le musicien qui s'exprime, l'instrumentiste qui se débat avec son biniou ou ses compagnons de scène, d'où une grande quantité de « portraits » en situation, tous plus ou moins semblables, et finalement tous plus ou moins décevants. Pour échapper à cet écueil, de rares artistes inscrivent leur travail dans le champ de la « photographie » pure, et peu importe alors qu'elle soit dite « de jazz », qu'elle prenne comme objet tout ou partie de la geste musicienne, ce qui compte c'est sa structure formelle, son statut d'image photographique. Et si cette approche nous retient, elle laisse quand même de côté le rapport fétichiste que notre regard entretient avec la musicien photographié. Ce que nous gagnons en jouissance de l'oeil, nous le perdons en terme d'affect. Bruce Milpied a su trouver une voie médiane, sans doute l'une des plus difficiles qui soient, voie qui sait conserver quelque chose de la présence effective du sujet tout en donnant au regard les satisfactions qu'il est en droit d'attendre. Ce que j'appelle donc « la photographie » n'envahit pas l'image. En d'autres termes encore : la jouissance de l'oeil laisse, dans la photographie, sa chance au plaisir de la reconnaissance, et nous retrouvons nos musicien(e)s chéri(e)s. Et si possible : tels qu'en eux-mêmes.» Philippe Méziat (Critique de Jazz)