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Regardez-moi regarder Paris
Dans un monde où chaque instant doit être capturé, la mise en scène de soi devient le geste universel du voyageur. Paris n’est plus seulement une ville que l’on visite mais un théâtre, un décor. Le monument n’est plus admiré, il sert d’arrière-plan. On contemple son propre reflet. Le selfie s’impose comme un acte rituel, preuve d’un passage et non d’une expérience.
Le voyageur d’hier cherchait l’émerveillement. Celui d’aujourd’hui cherche surtout à se voir, à se reconnaître dans une image qui nourrira ses réseaux. Ainsi, Paris n’est plus visitée mais consommée, avalée, digérée, aussitôt projetée dans le flux des écrans. Le sujet n’est pas la capitale elle-même, mais ce que chacun y projette.
Cette série explore ce tourisme performatif, où l’image prime sur l’expérience, où les visiteurs deviennent les acteurs d’une pièce qu’ils produisent eux-mêmes, jusqu’à l’absurde. Paris s’y transforme en vitrine de soi, peu à peu réduite à un seul rôle : un miroir narcissique.
Look at me looking at Paris
In a world where every moment must be captured, self-staging has become the universal gesture of the traveler. Paris is no longer just a city to visit, but a theater, a backdrop. Monuments are no longer admired, but serve as a background. We contemplate our own reflection. The selfie has become a ritual act, proof of a visit rather than an experience.
Yesterday's traveler sought wonder. Today's traveler seeks above all to see themselves, to recognize themselves in an image that will feed their social media feeds. Thus, Paris is no longer visited but consumed, swallowed, digested, and immediately projected onto screens. The subject is not the capital itself, but what each person projects onto it.
This series explores this performative tourism, where image takes precedence over experience, where visitors become actors in a play they produce themselves, to the point of absurdity. Paris is transformed into a showcase of the self, gradually reduced to a single role: a narcissistic mirror.