Kun Khmer : des femmes dans la boxe cambodgienne
Cambodge, 2024–2025
Le bruit des sacs de frappe résonne à un rythme effréné dans une salle en plein air, à quelques dizaines de kilomètres de Phnom Penh. C’est l’échauffement. Vanda, Souannita et Dalin, trois jeunes femmes, s’entraînent chaque jour sous la direction du père de Vanda, arbitre de Kun Khmer, la boxe cambodgienne. Il a d’abord entraîné sa fille, Vanda, puis les enfants du village sont venus. Ici, pas de confort : les chambres sont en tôle, les cours sont gratuits.
Dans quelques jours, Souannita montera sur le ring lors du Water Festival, le festival de l’eau, le plus grand évènement annuel au royaume d’Angkor. Il y a aussi Sophéa, 15 ans, originaire de Siem Reap, figure montante qui combat de plus en plus sur les rings de la capitale. Plus au sud de Phnom Penh, Phan Ny enchaîne les journées harassantes à l’usine textile avant de s’entraîner tous les soir. Victoire ou défaite, il faut toujours se relever et y retourner : la famille en dépend.
Comme de nombreuses jeunes femmes issues des classes populaires du Cambodge, ces jeunes boxeuses voient dans le Kun Khmer, l’héritier du Bokator, l’art de combat ancestral khmer, une chance de sortir de leur condition et de changer leur avenir. Une porte entrouverte il y a quelques années par des figures nationales comme Sam Taroth, championne du One, la ligue de combats la plus regardée au monde
Kun Khmer, womens in Cambodian boxing
Cambodia, 2024–2025
The sound of punching bags echoes at a frantic pace in an open-air gym a few dozen kilometers from Phnom Penh. It's warm-up time. Vanda, Souannita, and Dalin, three young women, train every day under the guidance of Vanda's father, a referee of Kun Khmer, Cambodian boxing. He first trained his daughter, Vanda, then the village children came. There is no comfort here: the rooms are made of sheet metal, and the lessons are free.
In a few days, Souannita will step into the ring at the Water Festival, the biggest annual event in the kingdom of Angkor. There is also Sophéa, 15, from Siem Reap, a rising star who is fighting more and more in the capital's rings. Further south of Phnom Penh, Phan Ny works exhausting days at the textile factory before training every evening. Victory or defeat, you always have to get back up and go back: your family depends on it.
Like many young women from Cambodia's working classes, these young boxers see Kun Khmer, the heir to Bokator, the ancient Khmer martial art, as a chance to escape their circumstances and change their future. A door that was opened a few years ago by national figures such as Sam Taroth, champion of One, the most watched fighting league in the world.